La compétition dure 3 jours (du vendredi 28 au dimanche 30 septembre 2018), avec une ouverture de ligne le matin et une fermeture de ligne le soir, pas de navigation de nuit pour cette épreuve. C'est la dernière course de la saison et Jean Baptiste sur son Mini #880 nous raconte l'épreuve.
Un format très particulier
Pour cette dernière épreuve de la saison, la classe Mini organise une compétition un peu différente des autres évènements organisés cette année. La ligne est ouverte chaque matin (pendant les 3 jours de l'épreuve). Les concurrents peuvent s'élancer à l'heure qu'ils le souhaitent en solo ou en double pour faire le tour de Groix dans le sens que l'on veut. Il est autorisé de changer d'équipier à chaque départ. Seule contrainte pour être classé : faire un tour par jour minimum et 4 tours minimum au total - ce qui oblige à faire deux tours lors de l'une des trois journées.
Chaque soir après la fermeture de ligne, les concurrents se retrouvent à terre autour d'un verre pour refaire la course de la journée, établir une stratégie pour le lendemain et profiter d'un repas tous ensemble. De même chaque matin, le petit déjeuné est offert à la base nautique du SNL (Kernevel) qui offre une vue sur le goulet du chenal de Lorient et sur la citadelle. Une ambiance festive et conviviale dans un cadre magnifique.
Premier tour en double
Je suis donc parti pour me lancer à l'assaut de mon premier tour dès 10h après le briefing d'ouverture, au cours duquel Ino-Rope nous a gâtés de quelques cadeaux : poulie, briquet-tempête… Merci ! Pour ce premier tour de chauffe, je suis secondé par Nicolas Decomble, un ami qui a convoyé mon bateau des Sables-d'Olonne à Lorient.
Les conditions météo nous offrent un beau soleil, mais peu de vent. Nous tentons de faire le tour dans le sens antihoraire (en passant par le nord de l'île de Groix). Pas sûr que cette option fut la bonne puisqu'il nous faudra 4h51:45 pour terminer le tour et revenir à Kernevel.
Deuxième tour la ligne fermée à 5 minutes près !
Le vent montant, je réattaque immédiatement pour tenter ma chance une seconde fois, cette fois-ci en double avec Chloé, ma compagne. Le vent s'est établi autour de 20 nœuds de Nord-Est. Je décide de retenter l'option du tour dans le sens antihoraire. Malheureusement, alors que nous arrivons sous spi Medium a la pointe Ouest de l'ile, la surgaine du bras de bout-dehors cède ! Impossible de renvoyer le bout-dehors le temps de retirer ce qu'il reste de surgaine afin de remettre en place le bras sans cette dernière. Une fois l'incident clos, nous terminons le tour avec une bonne vitesse, mais finissons moins de 5 minutes après la fermeture de la ligne ! DNF.
Grosse déception pour Chloé dont c'est la première course et pour moi qui espérais pouvoir améliorer mon chrono de ce premier jour. Heureusement, pour se consoler et se restaurer, un barbecue est prévu, l'occasion de raconter nos malheurs et de féliciter ceux qui ont pulvérisé les chronos.
Samedi, des soucis techniques et talonnage
Second jour de course, le vent est toujours fort. Je repars avec Chloé pour prendre notre revanche sur l'échec d'hier. Cette fois-ci, nous partons dans le sens horaire. Et ça commence par un long bord de spi medium dans 20-25 nœuds. A fond dans les surfs, on se fait rincer, mais on bombarde et on prend beaucoup de plaisir. Presque 12 nœuds de moyenne pour rejoindre la bouée des "chats" - marque de parcours à l'est de Groix. La bouée approche, on déroule le gennaker et on empanne. Mais une erreur dans notre manœuvre et le bout-dehors se rabat sous le vent. J'affale le gennaker en vrac dans le cockpit et repars sous solent seul. On a un petit déficit de vitesse par rapport à nos concurrents qui parviennent à tenir leur gennak. Nous établirons tout de même notre meilleur temps sur ce tour (3h49:02).
Le second tour de ce jour sera avec Paul Guillou, un autre ministe des Sables-d'Olonne (Pogo 2 #590). Le vent étant tombé, notre performance sur ce second tour ne restera pas dans les mémoires, en revanche, le talonnage dans le chenal secondaire nous vaudra un prix spécial lors de la remise des prix du dimanche soir.
Cette journée se termine de nouveau dans la bonne humeur et une ambiance conviviale autour d'un jambon à l'os et des prix remis par tirage au sort.
Dimanche, belle journée d'apprentissage
Dimanche, dernier jour de course. Aujourd'hui la ligne ferme à 16h, difficile donc d'espérer faire deux tours. Je ferai ce dernier tour de nouveau avec Paul. Nous retentons de faire le tour par l'ouest (sens antihoraire). Une dernière journée plutôt bonne, nous naviguons bien et vite, mais optons pour la mauvaise option au moment de rentrer dans le chenal, nous obligeant à tirer des bords dans un vent de terre très mou et oscillant.
15e sur 24 en série
Finalement, mon temps de course cumulé (ne sont retenu que les 4 meilleurs temps) est de 18h06:33, ce qui me classe 15e des 24 bateaux de série. Le meilleur chrono des bateaux de série est 3h12:10 (Pogo 3 #909), ce qui ne suffira pas à battre le record absolu : 3h01:15 (en bateau de série) détenu par Benoît Sineau (FRA 915) depuis 2016.
Parmi les protos, c'est Vincent Busnel sur le #621 qui détient le meilleur temps 3h07:15. Lui non plus ne parviendra pas à s'aligner sur le temps de référence absolu en proto, toujours détenu par Yves Le Blevec (FRA 624) depuis 2007 : 2h40:34
Un format de course magique
Cependant, même si aucun record n'aura été abattu cette année, les concurrents sont unanimes pour dire que cette épreuve est vraiment une belle course. L'organisation fut irréprochable et l'ambiance très décontractée. Et bien que l'on puisse dormir au chaud tous les soirs, le format impose beaucoup de manœuvres, la météo instable demande beaucoup d'attention et de concentration. Je finis cette compétition moulu et fatigué mais très heureux d'avoir pu participer à cette Chrono.