Flambée des primes d'assurance bateau aux Antilles
Un an après les images apocalyptiques des bateaux de charter détruits par le passage du cyclone Irma sur Saint-Martin, Saint-Barth et les British Virgin Islands, les premières conséquences sur les contrats d'assurance des bateaux de plaisance se font sentir.
La saison cyclonique 2017, d'une intensité exceptionnelle, avec 2 cyclones de catégorie 5, a fait flamber les prix. "Les primes d'assurances pour les bateaux basés dans la zone Caraïbes étaient déjà 3 fois plus élevées qu'en Europe. Elles ont augmenté de 30% en moyenne cette année." confie Olivier de Roffignac de chez Pantaenius, spécialiste de l'assurance plaisance. "Comme on ne peut pas exclure uniquement le risque cyclonique, il y a 2 solutions: soit exclure la zone Caraïbes pendant une partie de l'année, soit prévoir une surprime importante. Autrement, certains acteurs préfèrent arrêter de couvrir les Caraïbes."
Des courtiers plaisance affaiblis
Depuis 10 ans, le nombre d'entreprises présentes dans le secteur de l'assurance des bateaux de plaisance augmentait. Cette concurrence a entraîné une baisse des niveaux de prime. Avec une flotte importante, notamment en charter, certains courtiers se sont retrouvés surexposés en terme de risques dans les Antilles. Ils couvraient parfois des dizaines de bateaux, mouillés côte à côte dans les bases de location.
A l'heure de payer, les grands compagnies d'assurance ont demandé des comptes à leurs courtiers, leur retirant parfois l'agrément. Le Lloyd's, durement touché aux BVI, a ainsi convoqué tous ses courtiers du Royaume-Uni pour exiger un plan stratégique de gestion de risque en préalable de tout nouveau travail en commun.
Le faible nombre d'assureurs exposant au Cannes Yachting Festival pourrait être révélateur de l'état de santé de la filière. "C'est facile de vendre des assurances plaisance pas cher, mais il faut voir dans la durée. Irma a nettoyé le marché." confie un autre acteur du secteur qui souhaite rester anonyme.
Pas de conséquences directes pour la plaisance en métropole
Avec des risques différents, les primes d'assurance pour un bateau de plaisance en France métropolitaine ne sont pas impactées. "On fait attention à ne pas faire payer les clients français pour la Caraïbe" indique Olivier de Roffignac. Si les conséquences ne se font pas sentir directement, la récurrence des phénomènes climatiques violents également en Europe, pourrait amener les assureurs à revoir leurs tarifs et leurs stratégies de ce côté-ci de l'Atlantique. Finiront-ils par se retirer de la plaisance comme certains l'ont fait du shipping professionnel?