Le concept du bateau à moteur économe et conçu pour la croisière nous avait convaincu l'an passé lors d'un essai longue durée du Nexus 870 équipé d'un modeste moteur diesel de 30 chevaux. Grande autonomie et surtout possibilité de pratiquer la croisière et la navigation fluviale dans d'excellentes conditions de confort compte tenu des dimensions modestes du bateau - les plupart des voyageurs longues distances affichant 10 mètres et plus. Précisons que le chantier poursuit dans cette voie et lance un Northman 1200, présenté au salon de Düsseldorf 2019.
115 ch sur le tableau arrière
Certes, bien des coques de moins de 9 mètres sont bien plus motorisées encore, mais 115 ch suffisent a radicalement transformer le comportement du Nexus 870. Là où la version diesel mettait 10 secondes à atteindre 6 nœuds et peinait à atteindre les 8 nœuds, la version hors-bord 115 ch met 8 secondes pour croiser à 10 nœuds et plane deux secondes plus tard. Mais il faut tout de même 20 secondes pour atteindre la vitesse max, soit 20 nœuds.
Et la consommation ? A faible régime, elle est déjà supérieure à celle du diesel de 30 chevaux : les 3 litres à 6 nœuds de la version gazole passe à 7 litres d'essence pour la même vitesse. Comptez ensuite :
- 8,6 l à 3 000 t/m - 6,9 nœuds
- 16,9 l à 4 000 t/m - 9,6 nœuds
- 25,0 l à 5 000 t/m - 14,5 nœuds
- 40,0 l à 6 000 t/m - 20 nœuds
Avec 140 litres de carburant, l'autonomie est d'environ 80 milles à 10 nœuds.
Plus à l'aise sur mer plate
La carène très plate du Nexus 870, avec son bouchain très bas, lui offre une importante largeur à la flottaison. Soit une excellente stabilité de forme, bien agréable au mouillage. Ce type de carène, à faible vitesse, génère très peu de vagues, une caractéristique appréciée en navigation fluviale.
Boostée par un moteur bien plus puissant, la carène typée trawler du 870 s'en sort plutôt bien. Franc planning, trajectoires en virages bien tenues. En revanche, le bateau tape rapidement si le clapot est court. Avantage de la motorisation hors-bord, un tirant d'eau qui passe de 60 cm sur la version ligne d'arbre à 40 cm avec le moteur relevé.
Timonerie couverte ou non
On retrouve la qualité de construction du premier modèle essayé un an plus tôt – belle finition de gel coat et rigidité de toutes les surfaces planes – fond de cockpit, plage avant et passavants. La version hors-bord testée aujourd'hui est elle aussi équipé d'une timonerie. En standard, on se contente d'un simple pare-prise.
Cette version de base Cabriolet est moins heureuse sur le plan esthétique mais peut convenir, grâce à son tirant d'air réduit – 2,27 m contre 2,70 m-, à des plaisanciers qui composent avec des ponts très bas. Même si le Nexus 870 mouille peu son équipage, la timonerie assure une protection optimale tout en garantissant une excellente visibilité et grande aisance de mouvement – hauteur sous barrots de 1,86 m.
Le pilote est confortablement installé dans un siège baquet. Seul bémol, cette version Hard Top, si séduisante en version diesel, l'est un peu moins en hors-bord. En cause, le bruit et parfois les gaz qui refoulent (vent arrière quand la vitesse du bateau est inférieure à celle du vent).
La circulation sur le pont est fluide grâce à des passavants toujours supérieurs à 24 cm de large. Le pavois épais de 7 cm renforce la sécurité des déplacements. Et côté farniente sur le pont, on profite d'une grande banquette en L – 80 par 100 cm - dans le cockpit, d'une table amovible de 47 par 76 cm et d'un solarium de 240 par 138 cm sur la plage avant. Pour la baignade, on apprécie la grande plate-forme arrière (2,40 par 0,53 cm) qui facilite le débarquement.
Des emménagements encore plus confortables
L'un des principaux avantages de la version hors-bord, c'est qu'on gagne une vraie couchette double arrière. Une fois le diesel et son caisson disparu, la largeur du couchage passe de 0,96 m à 1,66 m. Notre modèle d'essai présente des boiseries plus "naturelles" et une cabine avant qui ferme.
Pour le reste, c'est idem avec un plan d'aménagement, directement inspiré de ce qui se fait du côté de la plaisance à voile. La vie à bord et l'autonomie sont donc privilégiées. On apprécie la descente équipée de marches incurvées, une hauteur sous barrots de 1,95 m, la vraie cuisine américaine de 2,08 m contre le bordé bâbord, un vrai cabinet de toilettes et les nombreux rangements.
Les avantages
- Grande cabine arrière
- Confort à bord, en mer comme au mouillage
- Deux versions de pont proposées
Les inconvénients
- Tape dans le clapot à grande vitesse
- Bruyant en version cabriolet
- Autonomie limitée