- Prix : 1 500 à 4 000 euros
- Construit de 1979 à 1984 à 154 exemplaires
Il gagne à être connu, ce Jouët 550 ! Il s'agit d'un Micro, c'est-à-dire qu'il répond à la jauge mise en place à la fin des années 1970 par la revue Bateaux. Le cahier des charges se calait sur les caractéristiques du Corsaire et de l'Edel 2 : 5,50 m de longueur, 18,50 m2 de surface de voile au près, 550 kilos au peson et une raideur à la toile minimum. Dans cette famille, on compte d'excellents mini croiseurs, comme le Microsail, le First 18 et le Neptune 550. Elégant avec son rouf cerclé d'une bande foncée, le petit Jouët conserve un design très contemporain pour un voilier présenté en 1979. Ensuite il est proposé à un prix plus que raisonnable. Enfin son programme est très large : sortie à la journée, croisière côtière et régate.
La patte de Jean Berret
Car le Jouët 550 va vite, très vite : la patte de Jean Berret, bien connu pour ses coursiers, est bien là. Surface mouillée minimum et gréement élancé, ce Jouët affectionne le petit temps. Il s'avère très performant au près et au portant – il plane volontiers son spi. Le 550 est en revanche un peu handicapé par sa faible longueur du bon plein au petit largue. La version « S », avec son mât rallongé de 80 cm, est plus performante encore au louvoyage. Mais à notre connaissance, seuls deux modèles sont équipés de ce gréement lac.
Simple et dépouillé
Moins cher que le Microsail, c'est un excellent choix pour ceux qui fréquentent les plans d'eau à marée et pour les adeptes du transport sur remorque. Avec sa carène bien plate et ses 550 kg tout mouillé, le Jouët 550 se met en effet à l'eau aussi facilement qu'une petite vedette. Seul reproche : une finition très dépouillée. Le chantier a carrément fait l'impasse sur les coffres de cockpit et la baille à mouillage. La quille en fonte de 85 kg se relève facilement grâce à un treuil de remorque depuis l'intérieur.
Quatre couchettes et 1,20 m de hauteur sous barrots
Evidemment, dans un si petit volume, impossible de goûter au grand confort. Les couchettes – deux simples sur les bordés et une double à l'avant sont toutefois de bonne taille. La hauteur sous barrots se limite à 1,20 m mais on est bien installé assis. Quelques équipets à l'avant, des coffres et c'est tout. Certains modèles ont toutefois été équipés d'emménagements supplémentaires – kitchenette, table à cartes.
Le diagnostic de Bateaux.com
Ce qu'il faut vérifier avant tout : l'état du puits, parfois sévèrement raboté par la quille. Ensuite jetez un œil à l'état de la fonte de l'appendice et l'épontille/guide. Ces deux pièces ont été intégrées à la construction avant pontage ; il n'est donc pas évident de les remplacer (à moins de concevoir une nouvelle épontille en deux parties et de découper le pont pour sortir la dérive). Vérifiez également les ancrages de la cadène d'étrave et des chandeliers. Attention également au corps-mort : dérive relevée, les 85 kg de fonte qui remontent pour partir au-dessus de la flottaison se traduisent parfois par des chavirages… à sec de toile ! Compléter les deux gueuses de 25kg de part et d'autre du puits de dérive pour le mouillage et une batterie bien positionnés dans les fonds est souhaitable.
Les avantages
- Excellentes performances
- Design toujours dans le coup
- Echouage à plat dans 30 cm d'eau
Les inconvénients
- Pas de coffres extérieurs
- Manque de stabilité quille relevée
- Dérive et épontille non démontables (ou presque)
Mais que lui manque-t-il ?
Des coffres accessibles du cockpit et un accastillage plus moderne.
L'équivalent aujourd'hui ?
Pas grand-chose depuis que le Go 550 et le Squid ne sont plus construits. Seul l'iKone Junior - en version sloup – et le Blue Djinn, se rapproche du programme Micro. Sans oublier les petits dériveurs polonais comme le TES 550.