Le programme de développement durable de la Volvo Ocean Race
Le tour du monde en équipage de la Volvo Race 2017-2018 est aussi l'occasion de collecter des données scientifiques sur la présence de plastique dans les océans du globe. Ce programme scientifique est fondé par Volvo Cars, en partenariat avec 11 th Hour Racing, the Mirpuri Foundation, et d'autres partenaires tels que Volvo, AkzoNobel, Bluewater, Stena Recycling et la Ocean Family Fondation et a pour objectif d'empêcher la pollution plastique des océans en agissant au sein de chaque ville étape, dans chaque village de course, mais aussi auprès des visiteurs.
"Volvo Cars est fier de supporter ce projet innovant, directement lié au problème global de la pollution de nos océans par le plastique. Ces dernières données nous montrent l'impact de l'être humain, puisque nous affectons les zones les plus reculées de nos Océans. Il est maintenant temps d'agir !" annonce Stuart Templar, directeur du développement durable au sein de Volvo Car Group.
Le groupe s'est d'ailleurs engagé à reverser 100 euros pour chacun des 3000 premier break V90 Cross Country (édition Volvo Ocean Race), afin de supporter cette initiative.
D'incroyables quantités de plastiques dans les mers du Sud
Pendant la course – et notamment lors de la plus longue étape de 7 600 milles entre Auckland et Itajaí — Turn the Tide on Plastic et team AkzoNobel ont collectés des échantillons d'eau de mer. Les bateaux ont également recueilli des données océaniques telles que la température de l'océan, le niveau de CO2, la salinité et les teneurs en algues, permettant d'avoir une idée de l'acidité des océans.
Les microplastiques sont souvent invisibles à l'œil nu et prennent des années à se décomposer. En collectant des informations à leur sujet, la communauté scientifique va pouvoir réaliser l'échelle, mais aussi l'impact de la pollution plastique.
Jeremy Pochman, cofondateur et directeur stratégique de 11 th Hour Racing, un des principaux partenaires du programme de développement durable de la Volvo Ocean Race affirme : "Pendant si longtemps, nous avons traité les Océans comme une ressource inépuisable. Les données qu'on a trouvées grâce aux bateaux de la course nous montrent que des particules de micro plastique sont présentes dans les endroits les plus reculés de nos Océans, c'est un signe très clair qui reflète la menace à laquelle ils font face. Ce sont des données open source, disponibles au public, et qui peuvent facilement être utilisées pour souligner les dangers liés à l'usage du plastique à usage unique."
Et il s'avère que d'importantes quantités de plastiques – du jamais vu – ont été collectées dans les mers du sud. Les résultats montrent que proche du point Nemo, il y a entre 9 et 26 particules de micro plastique par mètre cube d'eau. Un comble quand on sait que le point Nemo – en plein cœur du Pacifique – est l'endroit le plus reculé de la terre ferme. Tellement éloigné que son contact le plus proche serait une station spatiale en orbite à 416 km, le plus proche morceau de terre se trouvant à 2 700 km de distance…
Tandis que les bateaux franchissaient le cap Horn, les quantités augmentaient à 57 particules par mètre cube !
Des niveaux atteignant 45 particules par mètre cube ont été relevés à 452 kilomètres d'Auckland, peu après le départ de la septième étape, tandis que 12 particules par mètre cube étaient identifiées à 1 000 kilomètres de l'arrivée à Itajaí. La différence pourrait être expliquée par les courants océaniques.
Les quantités les plus élevées relevées jusqu'à aujourd'hui ont été de 357 particules par mètre cube d'eau, en mer de Chine, à l'est de Taiwan. Lieu depuis lequel les microplastiques se dirigent directement en plein cœur du Pacifique.
Ces données ont pu être analysées dans un laboratoire allemand par le docteur Sören Gutekunst, de l'institut de recherche Océanique de Kiel, GEOMAR.
" Ce sont les premières données provenant des endroits les plus inaccessibles de nos Océans que la communauté scientifique est capable d'analyser. Malheureusement, elles montrent à quel point les microplastiques sont étalés et dispersés dans nos Océans, et qu'ils sont présents dans des eaux qui étaient considérées par beaucoup comme intactes et pures."
Anne-Cécile Turner, en charge du programme de développement durable de la Volvo Ocean Race, ajoute : "De telles informations sont extrêmement précieuses, puisqu'elles nous aident dans notre compréhension de la manière dont le plastique se décompose au fil du temps, et se dissout dans nos Océans, porté par les courants. C'est également un sérieux rappel concernant l'urgence de la situation face à cette crise du plastique... Aussi bien pour les gouvernements que les entreprises et les particuliers ; ils ont tous un rôle à jouer face au problème."