Quand on pense bateau moteur, on visualise un gros panache de fumée noire sortir du tableau arrière. Dominique Montesinos nous explique comment il va transformer cette idée et pourquoi il estime qu'il va moins laisser de traces que beaucoup de voilier. Démonstration :
Ne pas dépasser la vitesse de carène !
Aussi, à présent, si vous le voulez bien, envisageons de naviguer au moteur.
Mais alors, quid des considérations écologiques que nombre d'amateurs de belles carènes brandissent comme un laissez-passer pour le paradis ?
Eh bien, au risque de choquer encore, j'aimerais vous faire partager l'idée que nous ne polluons pas plus, et peut-être même moins, que nos homologues "à la voile", à condition de se déplacer à une vitesse inférieure à la vitesse de carène du bateau (soit, moins de 9 nœuds dans le cas de la Lady).
Un bateau qui pousse de l'eau pour avancer crée une vague de chaque côté. Cette vague se creuse et s'allonge au fur et à mesure que croit la vitesse. Lorsque cette vague atteint l'arrière du bateau, l'énergie nécessaire pour aller encore plus vite augmente dans des proportions énormes. Cette vitesse s'appelle la vitesse de carène.
Le confort à bord = gros pollueur !
Ne vous fâchez pas trop vite, les explications suivent.
L'élément clé de ma démonstration repose sur la production de l'énergie nécessaire au confort de la vie quotidienne à bord.
Il aura fallu, bien évidemment, faire certains choix en conséquence.
La place disponible sur le toit du roof de notre catamaran a été entièrement dévolue à l'installation d'un parc solaire confortablement dimensionné, lequel permet de se passer de groupe électrogène. Ce n'est pas rien.
Nombre d'adeptes de la propulsion vélique font ronronner plusieurs heures par jour un groupe électrogène pour la production de leur énergie de confort, quand ce n'est pas, détestable solution, leur moteur de propulsion qui tourne au ralenti …
Il n'est pas possible d'adopter un grand parc de panneaux solaires sur un voilier car une grande partie de la place est occupée par l'accastillage, et le reste est souvent ombragé par les différents espars, mât et bôme en particulier.
Pas d'essence non plus à bord de la Lady, car le moteur de l'annexe est électrique.
Bien sûr, si d'aventure, il nous arrivait de naviguer dans des contrées où le soleil a pour habitude de faire son timide, il pourrait être judicieux d'installer deux éoliennes.
Ce n'est pas notre cas pour le moment.
Consommer quand on produit
Quelques mots sur le stockage de cette énergie "facile".
Point n'est besoin d'installer un parc batteries pléthorique, au contraire.
Il suffit de prendre soin, au quotidien, de consommer l'énergie lorsqu'elle est présente, c'est-à-dire au milieu de la journée.
Évidemment, si on décide de faire fonctionner le dessalinisateur et la machine à laver la nuit, ça ne marchera pas très bien. Mais en faisant travailler les gros consommateurs entre 10 heures le matin et 4 heures l'après-midi, on peut alimenter, à bord de la Lady, les mêmes équipements que dans une maison de taille et de standing équivalents.
Par exemple, rien n'empêche, d'avoir simultanément en route, le dessalinisateur qui produit peinard ses 60 litres d'eau par heure, la machine à laver, la cafetière électrique si nous recevons un ami de passage, amateur de café expresso, et la bouilloire électrique pour faire du thé, car son épouse n'aime pas le café.
Et pour se déplacer ?
Concernant la propulsion, un choix judicieux d'hélices, associé à l'adjonction d'Econokit sur chacun des moteurs, ont été les éléments clés pour transformer un "power cat" en respectable trawler capable de traverser les océans en toute sérénité. C'est un système que l'on trouve dans le commerce, qui se monte sans grande difficulté et permet d'améliorer le rendement d'un moteur thermique (retrouvez le sujet sur l'Econokit ici).
Dans l'épisode suivant, l'auteur nous explique comment il a choisi son catamaran à moteur.
Utiliser l'énergie de préférence durant les pics de production est une évidence qui n'a pas attendue 2018. Rien de nouveau.
Maintenant je ne demande qu'a être convaincu mais avec un comparatif objectif. Chiffré donc.
La on est dans le subjectif total.
C'est votre conviction et je la respecte. Je demande à voir une étude comparative sérieuse y compris sur le cout écologique et financier lié à l'usure des mats, voile et autre gréements courant et dormant dont vous parlez.