Vous avez pris la direction général d'Outremer depuis septembre 2017. Pouvez-vous nous présenter votre parcours, de navigateur éclairé à responsable d'un chantier de catamaran ?
Stéphane Grimault : Je suis depuis longtemps passionné de multicoques. Après de nombreuses années en Formule 18, lorsque j'ai voulu passé au catamaran habitable, j'ai étudié l'offre. J'ai vu qu'Outremer avait pu gagner la Transat Anglaise, au près. Cela m'a convaincu des qualités des bateaux et en 1999, j'ai acheté mon premier Outremer 45 à Gérard Danson. Avec ce voilier, j'ai remporté l'ARC à deux reprises en 2001 et 2006. Puis j'ai acheté mon deuxième catamaran, un Outremer 55, qui s'est avéré être la première vente de Xavier Desmarest à son arrivée à la tête du chantier. Lorsque j'ai ensuite acheté l'Outremer 51 n° 2, j'ai invité Xavier à faire une transat avec moi. Nous avons appris à bien nous connaître et l'idée du 5X est née au milieu de l'Atlantique. Poussant toujours pour une version sport, je suis également le fautif de la naissance de l'Outremer 4X.
En parallèle de cette vie de navigation, j'ai été PDG de la filiale de Reebok France, puis de Converse et enfin de New Balance pour l'Europe de l'Ouest. Alors que j'entamais une année sabbatique pour naviguer après avoir démissionné, Xavier est venu me voir et m'a dit : "Grand Large Yachting évolue. Tu connais Outremer, les bateaux et le business. Tu corresponds au portrait-robot que l'on recherche pour me remplacer. " Nous nous sommes mis d'accord. J'ai passé un an entier sur l'Outremer 4X, ce qui m'a donné une vrai connaissance du grand voyage. Et après cela, le 1er septembre 2017, j'ai pris la direction générale d'Outremer. C'est intéressant de voir l'intérieur du bocal !
Quels sont vos objectifs commerciaux et industriels pour Outremer ?
Stéphane Grimault : Mon but est de rester au plus proche de la promesse faite à nos clients qui partent en grand voyage : "la performance sereine. " Notre positionnement est très clair. Dans une étude sur 4000 personnes, on a constaté qu'Outremer est au voilier ce que Porsche est à la voiture : un engin de sport qui s'entretient comme un bateau classique. Pour cela, je vais continuer à travailler à une qualité irréprochable. En jouant sur les process, en séquençant mieux la production et en augmentant la surface de l'usine, nous allons également limiter les délais de livraison pour mieux satisfaire la demande.
Et puis, il faut également penser à l'avenir, à la planète et aux futures générations, à travers la propulsion électrique par exemple. Un nouveau modèle entre l'Outremer 51 et le 5X pourrait aussi trouver sa place.
Comment se passe le travail avec Gunboat ? Y-a-t-il des mutualisations possibles ?
Stéphane Grimault : Grand Large Yachting est organisé par silo, avec un patron par marque. Il y a ensuite des compétences transversales, comme le bureau d'études. La force du groupe est de s'appuyer sur ses compétences et cette vision cross-canal pour ses nouveaux projets. Ainsi nous combinons formation interne et apport de compétences extérieures pour notre nouvelle usine. Nous recherchons des employés au bureau d'études, mais aussi des opérateurs, tant pour Gunboat que pour Outremer.