Point de vue / Un nouveau souffle pour le Salon Nautique de Paris ?

Nautic 2017

Le Salon Nautique de Paris a fermé ses portes ce dimanche 10 décembre 2017 après 9 jours d'ouverture. Une édition renouvelée avec la reprise du salon par la Fédération des Industries Nautiques l'année passée. Nautic Festival SA - entité créée pour reprendre l'organisation - s'est donné trois ans pour relancer le salon parisien en perte de vitesse. L'objectif ? Attirer plus de visiteurs et renouveler la population de plaisanciers. Et pour ce faire le salon avait lancé de nombreuses nouveautés… Bilan…

Diversifier les visiteurs

Le Salon Nautic parisien revenait en décembre 2017 avec une nouvelle formule et un nouveau programme : faire venir plus de visiteurs et renouveler la population de plaisanciers en diversifiant les pratiques. Pour ce faire, l'organisation a lancé cette année de nombreuses nouveautés pour faciliter et fluidifier la visite : capitainerie, voiliers en libre visite, mon bateau en pratique… Mais aussi de nouveaux espaces pour attirer une nouvelle typologie de visiteurs – plaisanciers en devenir ? : La Plage, Nautic Wave, Ciné Nautic…

Une formule qui fait recette si l'on en croit les chiffres indiqués par l'organisation à la clôture du salon. Plus de 200 000 visiteurs auraient passé les portes du Nautic… Pourtant, hormis les deux samedis, les allées du salon n'étaient pas franchement fréquentées. En raison des allées de plus en plus larges ? En tous cas, certains exposants déploraient la fréquentation, mais argumentaient un visitorat plus qualifié.

La Plage à l'honneur

Pour attirer d'autres visiteurs, le Nautic avait mis l'accent sur la plage et les sports de glisse… Ainsi, une très grande partie du Hall 1 était réservée à l'espace "Plage"… Terrain de volley-ball, de beach-tennis, piscine pour pratiquer le canoé, le paddle... ou encore bassin avec une vague artificielle pour pratiquer le surf… Sans oublier les exposants de ces pratiques venus en nombre… Une bonne idée, mais qui réduit considérablement le Hall 1, jusqu'à alors consacré aux voiliers… Voiliers qui voient leur hall se réduire d'année en année, perdus entre les sports de glisse, les loueurs, les écoles ou encore les fédérations… Pourtant, encore une fois, l'idée de mettre des voiliers en libre visite était bonne… Alors pourquoi la voile "qui fait plus rêver le visiteur" voit son espace se restreindre d'année en année ? Sans oublier les stands des grands constructeurs où l'accès était restreint, nécessitant de s'enregistrer avant de penser à visiter un voilier…

Toujours de nombreux évènements

C'est au niveau des évènements que le Nautic fait succès. En effet, la Scène Nautic et le salon en lui-même sont le lieu de nombreuses remises de prix (Transat Jacques Vabre, Mini Transat…), présentations de course (Le Trophée des Multicoques, Golden Globe Race…), élections de bateaux de l'année (prix du bateau électrique de l'année)… Une recette qui continue de fonctionner et d'attirer des skippers de renom et des visiteurs en quête de rêve…

De nombreuses nouveautés du côté des bateaux à moteur, mais où les trouver ?

Cette année, on pouvait découvrir de nombreuses nouveautés dans les Halls des bateaux à moteur. Mais encore une fois, la signalétique pour les atteindre laissait à désirer… Il fallait arpenter 4 halls (2.2, 2.3, 3 et 4) pour découvrir les semi-rigides ! Sans oublier l'absence totale de panneaux indiquant le Hall 4 (rapidement résolu par l'organisation) ou encore la difficulté d'accès entre les deux halls (pass obligatoire).

Comment relancer le Salon Nautique de Paris ?

Des exposants déçus, des visiteurs qui sont face à un choix restreint pour la voile, un salon qualifié de régional… Le Nautic n'est plus ce qu'il était… Pourtant, il reste un salon capital pour le milieu de la plaisance quand on sait que l'île de France reste la deuxième région administrative de résidence du propriétaire (459 immatriculations pour la voile / 2415 pour le moteur en 2016) après la Bretagne (644) pour la voile et après la Provence-Alpes-Côte d'Azur (2826) pour le bateau à moteur.

Les lancements des nouveautés se font désormais à Düsseldorf, salon européen que les exposants attendent avec impatience pour sa clientèle internationale et que les visiteurs attendent avec la même impatience pour la diversité des unités exposées.

Rappelons quand même qu'en 2012/2013, le Boot Düsseldorf avait entrepris cette même réflexion transformatrice avec des résultants aujourd'hui probants. "Ce n'est pas instantané, car le salon nautique est le reflet d'un marché, d'un flux… Mais le parcours de Düsseldorf est un modèle. Il est quand même important d'avoir le temps en référence. Il a fallu attendre 2015 pour que se transforme visuellement le salon allemand" indiquait Yves-Lyon Caen, président de la Fédération des Industries Nautiques, lors de la conférence pré-salon du 1e décembre. On souhaite donc le même renouveau au Salon de Paris, dont l'organisation est pleine de bonne volonté pour redonner au Nautic ses lettres de noblesse…

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