Qu'est-ce qui t'a amené à te lancer dans la Mini ?
C'est juste d'entendre parler de la course. Je pense qu'on est pas mal dans cette situation. J'ai vu une vidéo en 2007 à la suite de la victoire de Yves le Blevec, je me suis dit : "ça a l'air top, faudra le faire un jour". La graine est semée, il n'y a plus qu'à attendre le moment où le contexte est le meilleur pour se lancer. J'avais envie de vivre cette course.
À la veille du départ, quel est ton état d'esprit ?
C'est rigolo, j'y pensais hier soir. Je ne réalise pas vraiment que je prends le départ. Quand je le réalise, ça me fait monter les larmes. On verra comment ça se passe, mais c'est top d'être là aujourd'hui.
Jusqu'à maintenant, tout s'est passé comme tu l'imaginais ?
C'est différent de voir une vidéo d'un mec qui fait du mini que d'être dessus. C'est mieux en vrai ! C'est mon petit bateau, c'est ma petite mobylette. Ça fait deux ans que je la prépare, deux ans qu'on navigue ensemble, qu'on fait des courses. Maintenant je vais faire MA traversée. C'est que du bonheur, même s'il y a des hauts et des bas. Mais jusqu'à maintenant les hauts sont plus hauts que les bas sont bas. J'ai beaucoup plus de plaisir que d'emmerdes. C'est l'avantage du mini de série.
C'est quoi ton meilleur souvenir sur ce mini ?
C'est un bord sur le mini Fastnet avec Benoit Hantzperg en 2016 où on avait pété un safran. Mais on était sur le bon bord et on prenait 25 nœuds à 110° du vent avec deux ris + gennak'. Le bateau sur la tranche, à donf, hyper équilibré, pleine lune, dans l'axe de la lune. Le bateau au top, c'est mon meilleur souvenir.
Et le pire ? Qui t'aurais fait regretter de d'être engagé ?
Non, je n'ai jamais rien qui m'a fait regretter de m'être engagé. Par contre le pire souvenir, c'est celui où je me suis fait le plus peur – même si ça reste un bon souvenir a posteriori - c'est un passage de front pendant la qualif' où il y a eu 40 nœuds. Je ne m'y attendais pas parce que je n'avais pas la météo. Je n'étais pas tout à fait prêt. Ça a été une belle galère pendant 5-6 heures de nuit. J'en garde un souvenir marquant, mais pas si mauvais que ça.
Une fois que tu auras vécu cette aventure, que penses-tu faire ?
Je n'ai rien de construit derrière. En vérité ça fait deux ans que je ne fais que ça. Ce n'est pas mon objectif de devenir skipper pro, donc je ne me force pas à créer à un projet construit derrière. Après ça, je ferais bien une petite pause, profiter des choses simples.
Prêt pour le départ ? Tu as confiance dans le bateau ?
Le bateau ? J'ai complètement confiance. J'ai moins confiance dans le skipper, dans ma capacité à faire face à toutes les éventualités qui vont se pointer. Mais c'est la raison d'être de cette course.
Jusqu'à maintenant je n'y pensais pas trop, mais là je commence à me projeter. La pression monte. Mais tout va bien, je suis prêt.
Tu nous présentes ce que tu as personnalisé sur ton bateau ?
Le pare-buffle ! C'est le truc qui va caractériser le plus mon bateau et que les autres n'ont pas. Des protections sur l'hiloire du bateau pour éviter de prendre des dizaines de litres que je devrais normalement prendre sur le Pogo 3. J'espère avoir un peu plus de confort que mes camarades.
[Guillaume a installé une cloisonnette sur la largeur de chaque passavant pour évacuer l'eau vers l'extérieur en amont du cockpit NDLR]
Tu peux dire que ton bateau est confort ?
Non ! Clairement non ! Je peux dire que ce n'est pas confort du tout. Je suis super bien à bord, mais ce n'est pas le confort qui fait que je me sens bien à bord. Et ce n'est pas le pire. En proto, les bateaux sont encore moins confortables. Mais déjà le Mini de série et le Pogo 3 ce n'est pas confortable !
Comment s'organise ta vie dans ce bateau ?
Beaucoup de temps dehors au poste de barre, même si ce n'est pas la barre dans la main. Je mets un siège, les pieds sur le cale-pied et c'est l'endroit où je suis le mieux. J'ai une vision globale de mon bateau. Et quand ce n'est pas dehors c'est dedans pour me faire à manger, me reposer et faire ma nav'.