Des débuts prometteurs
C'est pendant le Vendée Globe 2012-2013, édition remportée par François Gabart, qu'est née l'idée d'un tour du monde en multicoque en solitaire. Idée rendue possible avec la construction du trimaran Macif mis à l'eau en août 2015. Après deux années de prise en main et de nombreuses victoires : Transat Jacques Vabre 2015, Transat bakerly 2016 et The Bridge, François Gabart se sent prêt pour son nouvel objectif.
"À 7 ans pour ma première régate d'Optimist, il fallait faire le tour d'une bouée à 400 mètres, c'était un défi qui correspondait à mes capacités du moment. Mon défi aujourd'hui, à 34 ans, c'est de faire le tour du monde en solitaire en multicoque, j'y mets les mêmes valeurs et la même ambition" explique le marin.
Stand-by dès le 22 octobre 2017
François Gabart entrera en stand-by le 22 octobre 2017 pour tenter de battre le record du tour du monde en solitaire. Il devra essayer de faire mieux que l'incroyable performance de Thomas Coville en 49 jours, 03 heures 07 minutes et 38 secondes, établie le 25 décembre 2016, un temps de référence "extraordinaire" d'après François Gabart. Mais aussi un sacré challenge, comme il l'explique.
"D'un côté, cela revient au même, l'idée est toujours d'aller le plus loin possible dans la démarche sportive en oubliant un peu le chrono. De l'autre, ça change la donne, puisque le record est plus difficile à battre, mais ça m'a donné encore plus envie d'y aller. Pour y arriver, il va falloir tenter ce que je n'ai jamais accompli jusque-là, que j'aille chercher mes limites en termes de performance et sans doute d'inconfort, sans jamais compromettre ma sécurité. C'est tout l'enjeu de ce tour du monde et c'est passionnant. [...] C'est nécessaire d'avoir conscience du danger et de ne pas sous-estimer la difficulté de l'exercice, mais l'envie est plus forte que l'appréhension. J'ai hâte de partir, je rêve de longs bords tout seul à fond la caisse sur ce bateau. Avec mon équipe, nous avons tout fait pour être capables de relever ce défi. C'est le moment d'y aller !" explique le skipper Macif.
Après son expérience sur The Bridge, dont il a terminé premier, François Gabart sait que le défi est difficile, mais pas impossible, et qu'il devra aller aussi vite en solitaire, qu'en équipage. Ils ne sont à ce jour, que trois marins à avoir réussi cet exploit : Francis Joyon, Ellen MacArthur et Thomas Coville.
Ce choix du 22 octobre a été mûrement réfléchi par François Gabart et la cellule météo, dirigée par Jean-Yves Bernot, avec lequel le skipper travaille en confiance depuis quelques années. "Le but est de trouver le meilleur compromis entre le fait d'avoir le plus de chances possible de battre ce record, la nécessité de ne pas partir trop tôt pour éviter des dépressions fortes et dangereuses dans le sud en période de printemps austral, mais également celle de ne pas décaler le départ trop tard."
La période de stand-by durera environ 3 mois et François Gabart espère avoir une bonne fenêtre météo pour s'élancer. La date de départ sera une décision commune entre le routeur et le marin. Par la suite, le skipper Macif participera à la Route du Rhum 2018 et à la course autour du monde en solitaire en 2019. Des courses "qui nécessiteront d'importantes modifications sur le bateau l'hiver prochain."
Une préparation intensive
Pour son défi, François Gabart n'a rien laissé au hasard. Il s'est entrainé physiquement tout l'été et a beaucoup navigué sur sur son M24, petit trimaran laboratoire de l'équipe technique. Depuis fin aôut, il alterne navihgations d'netrainement en mer à bord du trimaran Macif et préparation technique à terre. "Le but est de naviguer le plus possible en solitaire dans du vent fort, de façon à ce que je me familiarise avec des vitesses élevées. Je vais également faire le tour de tous les éléments qui pourraient être amenés à casser afin d'être capable de réparer en mer. Il faut que je sois le plus autonome possible sur le bateau" précise le marin.
Un bateau performant
À son retour de New York, en juillet dernier, après The Bridge, le trimaran Macif n'a pas été sorti de l'eau, mais a subi une révision complète dans son port d'attache de Port-la-Forêt : démontage, vérification et remontage de nombreuses pièces, mais également quelques renforts à droite à gauche pour prévenir l'usure.
"Je suis arrivé à une bonne utilisation du potentiel du bateau : je le comprends bien, je le sens bien, je me sens prêt pour partir autour de la planète. Sa capacité à aller vite longtemps dans plein de conditions différentes, c'est un bateau sain, polyvalent et sûr. Même quand je pousse la machine au maximum, je ressens une certaine tranquillité d'esprit", poursuit le skipper, pour lequel la sécurité est la base de la performance.