Yann Queffélec raconte ses navigations avec Éric Tabarly. L'écrivain, ancien moniteur de voile à Jeunesse et Marine, revient avec délectation sur l'homme qu'a été Éric Tabarly. Avec un mélange d'interviews, d'archives sonores, cette émission nous promène au large pour retracer la vie d'un marin d'exception.
Le sens naval, l'esprit d'équipe, l'humilité, Yann Queffélec réalise un portrait en prenant plaisir de recadrer l'image, souvent désarmante d'Éric Tabarly. "Tabarly était un homme calme, absolument pas gênant par son silence, le silence à bord d'un bateau n'est pas embarrassant. Une espèce de traquet de moulin, de pipelette à bord, c'est plutôt pénible, il dégageait quelque chose d'extraordinaire... Il y avait peu de paroles, mais toutes les paroles portaient : c'est un bateau qui avance".
En passant, Yann Queffélec en profite aussi pour égratigner Alain Colas. Lors de la transat en solitaire de 76, Alain Colas, "une sorte de crapaud boiteux continuait à vouloir se battre avec Tabarly... il a fini par être disqualifié après avoir triché."
Sur sa disparition, Yann Queffélec s'étonne : "il a créé deux formules mémorables - une main pour le marin et une main pour le bateau, il n'a eu ni la main pour le marin ni la main pour le bateau. L'autre formule - un marin qui tombe à l'eau n'a pas sa place sur le bateau. Il a défailli à ces deux conseils".
Après ça, vous ne pourrez plus naviguer devant le buisson de Méaban, à l'entrée du golfe du Morbihan, sans avoir une pensée pour Éric Tabarly "fait gaffe au jusant".