En novembre prochain, vous repartez à l'assaut du Record du Trophée Jules Verne. Quelle amélioration avez-vous apportée au bateau ?
Nos améliorations ce sont portées essentiellement sur les appendices, l'optimisation du poids et une multitude de petits détails, qui, sur un bateau de cette taille peuvent vite faire la différence.
Nous avons travaillé sur de nouvelles terminaisons sur les foils (ailettes qui pointent désormais vers le haut) qui permettent ainsi de soulager l'étrave. Nous avons également installé des safrans en T positionnés plus en arrière. Cette action combinée diminue sensiblement la trainée globale des flotteurs et offre donc un gain de vitesse à certaines allures.
Nous avons également installé une nouvelle Grand-Voile dans un soucis de performance et de légèreté.
Partez-vous avec le même équipage ?
Nous allons réduire notre effectif pour partir en dessous de 14. L'équipage sera essentiellement composé du même noyau dur que sur la première tentative. Nous nous connaissons bien et nous naviguons ensemble depuis longtemps. Avec cette équipe, je me sens en confiance pour exploiter au mieux Spindrift 2 et aller chercher ce record.
Comment vous préparez-vous à bord de Spindrift 2 ?
Notre préparation s'équilibre entre la technique, les entrainements, la préparation physique et mentale ainsi que le travail sur la météo. Rien n'est laissé au hasard.
Chaque entrainement ou sortie de Spindrift 2 demande une logistique relativement importante. Ainsi les navigations à la journée sont essentiellement dédiées à la technique, tandis que pour les entrainements sportifs nous partons pour des sessions de deux jours minimum à chaque fois. Cet été nous avons navigué au large, notamment autour des iles britanniques et effectué plusieurs allers retours dans le Golfe de Gascogne. Nous venons de franchir les 100 000 milles au compteur de Spindrift 2 depuis son acquisition en 2013 !
Pensez-vous qu'il soit possible de passer sous la barre des 40 jours ? En combien de temps estimez-vous faire le tour du monde ?
Lorsque le record était de 45 jours, on disait qu'il pouvait être amélioré de 2/3 jours grand maximum. Maintenant Francis Joyon a fait un grand pas de géant en avant avec 40 jours, 23 heures. C'est 5 jours de moins ! Est-ce que la barrière des 40 jours peut être franchie ? Je ne peux l'affirmer mais quoiqu'il en soit, ce n'est pas ce que nous recherchons. L'important pour l'équipe Spindrift Racing est de battre le record, que ce soit de quelques heures ou de quelques minutes. Mettre un peu moins de 41 jours reste un objectif difficile à atteindre. Même si le bateau et notre équipe en ont le potentiel, avoir une bonne météo et des bons enchainements seront essentiels dans la réussite de ce défi.
Que pensez-vous de la jauge du Collectif Ultim qui vous interdit de participer au Tour du monde en solitaire des Ultimes en 2017 ?
Nous n'avons aucun problème avec le collectif Ultim dans la mesure où il crée ses propres courses. C'est même formidable de voir des nouveaux bateaux super innovants arriver dans la voile de compétition. En revanche, nous interdire l'accès à des grandes courses existantes je ne trouve pas ça correct.
Participerez-vous à la Route du Rhum en 2018 ?
Pour l'instant, nous nous concentrons sur le défi du Trophée Jules Verne qui prend tout notre temps et énergie. Nous n'avons pas encore annoncé le programme sportif 2018 qui est encore en réflexion et qui dépendra également du résultat de cet hiver.
