Un cachalot échoué sur les quais de scène
Vendredi 21 juillet 2017 au matin, sur le quai de la Tournelle (5e), en face de Notre-Dame-de-Paris, git un cachalot échoué de plus de 18 m de long. Un périmètre de sécurité a été installé et des scientifiques en blouse blanche s'affairent autour de l'animal mort pour effectuer des prélèvements. L'animal appartenait à un groupe de trois cachalots, effrayés par des exercices militaires sur des sonars, tandis qu'ils nageaient dans l'Atlantique. Arrivé par erreur dans l'embouchure de la Seine en voulant rejoindre la Manche, l'animal a réussi à passer les écluses au passage des bateaux, pour venir s'échouer à deux pas de la Cathédrale parisienne. Ce sont les cris du cachalot qui ont alerté un résidant, qui a lui-même prévenu la police, dans la nuit du jeudi au vendredi. Le cétacé a ensuite été remorqué par une grue avant d'être déposé sur les quais de Seine.
Une équipe de l'International Whaling Association (l'Association internationale baleinière) a été dépêchée sur place pour comprendre comment l'animal s'était retrouvé à Paris. Tout en effectuant des prélèvements, les hommes en blanc ne cessent d'arroser l'animal qui dégage une odeur de pourriture. Ils en ont également profité pour pratiquer une endoscopie, découvrant des sacs plastiques et des cannettes dans l'estomac du cachalot. Les scientifiques belges doivent faire vite, avant que l'animal explose, et organiser l'évacuation de l'animal.
Des passants médusés, mais pas forcément crédules
Les passants — touristes ou habitués des lieux — sont sous le choc. Amassés derrière les barrières de sécurité, certains penchent pour un "fake" quand d'autres croient dur comme fer à la réalité de l'animal. Il faut dire que le cachalot est plus vrai que nature et dégage une odeur de décomposition (des bacs relâchant une odeur de poissons pourris). Mais le banc de sable, sous son corps et surtout son échouage sur les quais de scène sont un peu dur à avaler...
Et effectivement, cette incroyable mise en scène est l'œuvre du collectif Belge Captain Boomer (à découvrir du 21 au 23 juillet 2017), dont l'objectif est de sensibiliser à la disparition des cétacés et plus globalement à l'action de l'homme sur l'environnement. Cette expérience plus vraie que nature était à découvrir sur les quais parisiens dans le cadre du Festival "Paris l'été" dont la 28e édition se termine le 5 août. Chaque année, ce festival propose des rendez-vous artistiques et culturels en région parisienne et cherchait une expérience qui ne se traduit pas à travers des affiches.
Ce n'est pas la première fois que le collectif Belge réalise cette mise en scène. En effet, Captain Boomer avait déjà créé la stupéfaction en 2016 à Rennes, mais aussi dans plusieurs villes européennes, ces dernières années.