Départ du Bono
Rendez-vous était pris avec mon équipage vers 9h sur les quais du Bono. Pierre et Jean-Dominique, rencontrés 2 jours plus tôt à leur escale de Port-Blanc, ont bien voulu m'accueillir à bord de leur Loup pour vivre de l'intérieur ce samedi de parade, clôturant la Semaine du Golfe 2017. Même si le vent, bien présent en début de semaine, semble se faire désirer, les équipages arrivent progressivement pour embarquer sur les navettes, pilotées par les bénévoles de l'organisation.Ils rejoignent ainsi le bord de leurs voiliers, sur coffres dans la rivière.
La flottille 7, intitulée "petits classiques régates" n'est pas nécessairement la plus disciplinée au dire des hôtes du Bono, plus attirée par la régate que par la parade. Elle finit néanmoins par s'élancer en ordre dispersé pour rejoindre le reste des bateaux, convergeant depuis les différents port du golfe du Morbihan pour la parade finale. C'est une spécificité de ce rassemblement nautique qui permet aux participants de découvrir chaque soir un port différent de la petite mer.
Descente de la rivière d'Auray
La descente de la rivière d'Auray, depuis le Bono jusqu'à la sortie du golfe, est l'occasion d'apprécier les performances du Loup, dans un vent qui reste modéré. Ce monotype, créé en 1931 dans le bassin d'Arcachon sur les plans de l'architecte naval Salmoraghi, a été assez populaire dans l'entre deux guerres. Relancé avec une coque polyester par le chantier naval Franck Roy, le voilier, d'un style élégant, a depuis rencontré un réel succès, avec plus de 30 unités construites. Ses 20 m² de voilure, pour 5.5 m de long permettent de glisser et d'enchaîner les virement de bord dans la rivière qui s'élargit progressivement.
On apprécie le voisinage des Howth 17, jolis voiliers irlandais plus que centenaires, comme des petits voiles avirons. Après un sauvetage de casquette à la mer, nous rejoignons finalement l'escale de Port Navalo pour un déjeuner au soleil.
En attendant la parade
Port Navalo accueille la grande flottille des voile avirons et des yoles. A terre, on mesure l'engouement pour la parade, la foule se massant sur les berges. C'est également l'occasion d'apprécier l'ambiance musicale à bord des bateaux en escale et de contempler Lupo, un autre Loup qui vient se mettre à couple. Celui-ci, entièrement en bois, est l'œuvre d'un chantier malheureusement disparu. J'apprécie la marqueterie et les bancs ouvragés.
En queue de peloton...
Alors que la SNSM ouvre le bal pour fêter ses 50 ans, les premier bateaux défilent dans le goulet d'entrée du golfe, rapidement emportés par une marée montante coefficient 107. Après avoir admiré le début du spectacle, nous nous préparons en rejoindre le tapis roulant créé par le courant qui atteint presque 9 nœuds, lorsque nous nous rendons compte que notre gouvernail est sorti d'un de ses fémelots. Impossible de le remettre en place dans les remous créés par le courant et les nombreux bateaux à moteur venus voir la parade. Nous en sommes quitte pour prendre une bouée à l'abri afin de remettre le gouvernail en place. Une fois l'opération effectuée, nous remettons le cap sur le golfe, relégués à l'arrière de la parade. Le spectacle des bateaux et des îles du golfe n'en reste pas moins magnifique.
Arrivés à Arradon, nous rejoignons la cale où les voiliers transportables arrivés des 4 coins de la France et de l'Europe font la queue pour être chargés sur leurs remorques. Notre loup va regagner ses bassins de navigation préférés que sont Bréhat et le plan d'eau de Javelines. Déjà fidèle au golfe depuis plusieurs éditions, nul doute que Pierre et son bateau retrouveront la petite mer dans 2 ans. Encore merci à eux pour cette sympathique escapade.