Ce catamaran de croisière vient en remplacement du Leopard 44. Ce voilier construit de 2010 à 2016 par le chantier sud-américain Roberston & Cain a été produit à 185 exemplaires (plus de 30 unités par an !). En Europe, le lancement de son remplaçant, le Leopard 45 s'est déroulé pendant le Salon International de La Grande Motte en avril 2017, mais arrivé à l'été déjà 19 unités ont été produites.
Le fameux cockpit avant
Cette unité de 45 pieds, cœur du marché des catamarans de croisière, possède le fameux cockpit avant accessible depuis le carré par une porte, cockpit qui est une sorte de marque de fabrique de ce constructeur. Si la plateforme d'un catamaran est déjà grande permettant aux équipiers de trouver des espaces distincts et de s'isoler, le cockpit avant apporte un nouvel endroit avec une vue imprenable vers l'avant et toujours ventilé même au mouillage. On notera la grande casquette qui prolonge le rouf et vient couvrir ce cockpit pour le protéger du soleil.
Le cockpit arrière reçoit un nouveau dessin avec l'absence totale de marche. Ainsi une fois montées les 2 marches depuis la jupe arrière, les équipiers (faudrait-il dire les passagers ?) peuvent se déplacer de plain-pied sur toute la plateforme cockpit, carré et cockpit avant. On apprécie la circulation à l'arrière du cockpit pour faire le tour du bateau sans avoir à enjamber des banquettes.
On notera le système de relevage de l'annexe (avec un moteur électrique sil-vous plait) qui évite d'avoir le moindre cordage dans le cockpit. Ces bossoirs "maison" peuvent lever une annexe de 3,80 m avec son moteur (poids maxi 220 kg).
De bonnes performances sous voiles
Si la zone "famille" pour le farniente et le confort est bien délimitée, l'espace de navigation est aussi réduit au seul poste de barre. De là, tous les cordages reviennent devant la barre à roue sur 3 winches (dont 2 électriques). Les amateurs de voiles qui voudraient participer aux manœuvres ne pourront pas être plus de 2, faute de place…
Si la barre comme sur tous les catamarans n'est pas très parlante (malgré des drosses en câble), les manœuvres sont bien disposées et on apprécie les renvois à plat pont qui offrent la liberté d'installer n'importe quelle écoute sur n'importe quel winch. Bien vu !
On notera le système de double écoute de grand-voile qui permet de se passer de rail. Le réglage est finalement plus facile et assure une bonne solution pour régler le vrillage de la grand-voile. Avec une bôme pas trop haute perchée et un rouf rigide, pas de problème pour venir ferler la grand-voile. Cette manœuvre se fait en toute sécurité.
À l'avant le foc est un modèle classique avec recouvrement (pas de foc autovireur). C'est toujours préférable pour les allures de portant même si une voile creuse type gennaker (prévue en option) assure un peu plus de vitesse à ces allures.
Par petit temps, le Leopard 45 démarre à la voile dès 6 nœuds de vent et nous avons apprécié ses qualités marines avec de bonnes performances malgré ses 14 tonnes, sans doute en partie dues à ses redans qui affinent les œuvres vives des coques.
La recherche du confort avant tout !
Mais plus que les évolutions sous voiles, c'est surtout le confort à bord que l'on recherche sur ce type de bateau. Avec un très grand cockpit, le carré est un peu réduit en surface. Pourtant on retrouve un véritable coin repas avec une grande table capable d'accueillir les 8 passagers. Le chantier tient à garder les 2 espaces (intérieur et extérieur) avec deux véritables tables.
La cuisine fait face à la mer, une position vraiment confortable. On apprécie l'immense bac à droite de l'évier pour recueillir la vaisselle mouillée. Si le frigo tiroir est pratique, il sera tout de même un peu juste en volume pour une croisière de 15 jours à 8 personnes. Le chantier a préféré installer un congélateur en partie haute plutôt que de doubler le volume du frigo.
Des cabines XXL
Dans la version 4 cabines, les 2 coques sont symétriques avec 4 cabinets de toilette séparés. On apprécie les douches séparées des WC permettant de ne pas mouiller partout. Dans la version propriétaire, la coque tribord est un espace dédié qui se ferme dès la descente et laisse un immense espace avec un cabinet de toilette à l'avant, de nombreux rangements au centre et un couchage double à l'arrière.
Les cabines sont lumineuses, mais sans excès. Les passagers apprécieront la vue sur l'extérieur depuis leur lit. On notera le sympathique hublot arrière qui donne une vue vers l'arrière dans la jupe. L'aération est largement dimensionnée avec 3 hublots ouvrants pratiques pour créer un bon courant d'air.
Avec le carré qui peut se transformer en un – très – grand couchage double cela porte à 10 le nombre maximum de couchages. Les pointes avant peuvent aussi être aménagées avec un – petit – couchage simple qui pourra accueillir un skipper.
Idéal pour les navigations au soleil
Après 2 jours passés à bord, nous avons pu juger de ce catamaran en l'utilisant comme en croisière. Si les différents espaces sont vraiment tous confortables et accueillants, on notera que toutes ces zones sont très protégées du soleil, laissant peu d'espace pour prendre le soleil justement. Seul le dessus du rouf (normalement pas prévu pour prendre un bain-de-soleil) laisse de l'espace. Il reste aussi le trampoline à l'avant, mais on sait que cet endroit ventilé par le dessous n'est pas le plus confortable.