Après Thomas Coville, c'est au tour de François Gabart de dévoiler la composition de son équipage pour la course The Bridge, qui opposera les Ultimes au paquebot Queen Mary 2, dans une traversée effrénée de l'Atlantique en moins de 7 jours, en juin 2017.
Depuis la mise à l'eau de son trimaran Macif le 8 mars dernier, François Gabart s'est beaucoup entrainé en mode "solitaire" pour le record de circumnavigation qu'il débutera en fin d'année (et détenu par Thomas Coville depuis cet hiver). Mais il n'en oublie pas pour autant sa prochaine course, The Bridge, qu'il courra en équipage, accompagné de cinq marins, qu'il présente au public.
Pascal Bidégorry
"Pascal est avec nous depuis que le bateau a été mis à l'eau, il le connaît très bien, nous avons disputé et gagné ensemble la Transat Jacques Vabre. Il m'a également aidé à préparer The Transat l'an dernier. C'est un des marins les plus expérimentés en multicoque au large. Il est capable, aussi bien à la barre qu'aux réglages, de pousser le bateau et de le faire aller très vite, et c'est bien ce que j'attends de lui sur The Bridge."
Yann Riou
"Comme moi à la navigation, Yann sera le deuxième membre de l'équipage à avoir une tâche que lui seul accomplira, celle de prendre des images. J'aime beaucoup ce qu'il fait en tant que mediaman et je souhaite qu'il me fasse progresser dans ce domaine, pour que je puisse avoir des automatismes en vue du tour du monde. Mais il ne sera pas uniquement mediaman : il aura aussi le droit de tourner les manivelles, de régler, de barrer… Qui plus est, il a une vraie expérience du large, sur la Mini, la Volvo Ocean Race et sur d'autres grands trimarans."
Antoine Gautier et Guillaume Combescure
"Je les présente ensemble, car ils font partie de l'équipe technique du trimaran MACIF. Je trouvais important, pour la globalité du projet, qu'ils puissent voir le bateau en conditions réelles de course : cela permet d'alimenter la liste des idées pour les futures évolutions du bateau et l'un comme l'autre seront de précieuses sources d'informations pour notre routeur, Jean-Yves Bernot, lors des prochaines échéances en solitaire. Ce sont également de vrais compétiteurs ils sont là pour gagner la course !"
Benoît Marie
"C'est le petit dernier, puisqu'il vient d'arriver dans l'équipe ! Cela fait plus de vingt ans que nous nous connaissons, car nous avons fait de l'Optimist ensemble. Nous nous apprécions beaucoup. Il a à la fois l'expérience du large (vainqueur de la Mini Transat en 2013, navigations en MOD70) et des bateaux qui volent (en particulier le Moth à foils). Il partage avec nous l'envie de naviguer toujours le plus vite possible. En plus de ses qualités de marin, Benoit propose constamment de nouvelles idées et il a cette capacité, que j'apprécie beaucoup, de toujours se remettre en cause pour progresser."
Mode équipage versus mode solitaire
Habituellement, François Gabart navigue plutôt en solitaire ou en double. Mais pour cette course, ce sera en version "équipage", ce qui changera considérablement la donne au niveau de la navigation à bord de Macif. Pourtant, le trimaran ne sera pas reconfiguré en vue de The Bridge. Un choix parfaitement assumé par François Gabart et son équipe : "Comme le projet est tourné depuis le début, vers le solitaire, avec trois échéances importantes en trois ans (record autour du monde en fin d'année, Route du Rhum en 2018 et course autour du monde en 2019), nous restons focalisés sur l'ergonomie de la zone de vie pour une seule personne. La philosophie à adopter par l'équipage sera donc de s'adapter au bateau, plutôt que de le faire évoluer. Nous serons sans doute serrés dans le cockpit, ce sera un peu du camping, mais on arrivera à s'organiser ! Et cela va durer moins de dix jours…" explique François Gabart.
Des manœuvres plus rapides
À commencer par les manœuvres qui seront beaucoup plus rapides comme l'explique le skipper de Macif "La première différence, c'est bien sûr la dimension physique. Sur des manœuvres, on va au moins quatre fois plus vite en équipage qu'en solitaire parce qu'on est quatre aux manivelles pour rouler, border, affaler et hisser les voiles, plus un équipier à l'avant et un à la barre. Cela change tout !"
Plus de sécurité et de sérénité
"La navigation en équipage est beaucoup plus confortable en termes de stress. En solitaire, il y a une tension permanente, il faut toujours être sur le qui-vive, à l'écoute du bateau, même quand tu te reposes. Alors qu'en équipage, le fait d'avoir en permanence deux équipiers sur le pont aux écoutes et à la barre est beaucoup plus sécurisant."
Un bateau poussé dans ses retranchements
"Forcément en équipage, on "attaque" plus, on change plus souvent de voiles et on barre 98 % du temps. Cela veut dire que l'on peut vraiment naviguer sur le fil, sur un flotteur, et atteindre des vitesses très intéressantes, tout en ayant un niveau de sécurité plus élevé. C'est aussi ce qui m'intéresse sur The Bridge ; nous sommes à mi-chemin entre la mise à l'eau du trimaran MACIF et la Route du Rhum 2018. On a déjà beaucoup progressé et cela va être très intéressant de pousser le bateau tout près des 100 % de son potentiel, pour connaître ses limites, ce qu'on ne peut faire qu'en équipage."
Un rôle différent pour François Gabart
"Sur The Bridge, je serai hors quart, chargé de la navigation, mais également de la coordination. Ce rôle de chef d'orchestre, qui vise à essayer de faire travailler l'ensemble des équipiers dans la bonne humeur et l'efficacité, me plaît ! Je le fais à terre depuis plusieurs années maintenant, c'est intéressant de transposer cela en mer. Je vais bien évidemment aussi me fondre dans l'équipage : j'ai mes repères sur le bateau depuis presque deux ans en étant sur le pont en permanence, je ne veux pas changer ça. En vue du tour du monde en solitaire en fin d'année, il est primordial pour moi de conserver mes sensations."