L'histoire de ce marin canadien est avant tout liée à celle des multicoques de course. En effet, plutôt aventurier que marin, cet homme s'est pris d'amour pour ces bateaux et a toujours brillé dans les premières places pendant 20 ans de la course au large.
Rien ne prédisposait ce jeune Canadien à la mer. Cet homme a commencé sa vie professionnelle dans les mines d'or, dans les derricks de pétrole et surtout comme cowboy avant de finir mécanicien dans un garage auto ! Ce n'est que vers 40 ans, qu'il a l'opportunité de monter sur un voilier et qu'il découvre cet horizon et surtout la liberté que lui offre la mer.
Après des milles en convoyage entre l'Angleterre et la méditerranée sur des unités plus improbables les unes que les autres - il a même traversé le golfe de Gascogne sur un 12 m JI ! – il s'est inscrit à l'OSTAR, la transat en solitaire de l'époque.
Mais c'est sur sa seconde course, la Route du Rhum 1978, qu'il va se faire un nom en arrivant 98 secondes devant Michel Malinovsky. Un petit trimaran jaune de 9 m de long vole la victoire au long monocoque Kriter V. Les trimarans montrent ici leur première supériorité. Sans le savoir, Mike Birch vient d'entrer dans l'histoire.
Cette biographie rédigée par Olivier Péretié (grand reporter à l'Obs) revient sur la vie de ce marin qui ne se sent pas une âme de compétiteur, mais qui aime le travail bien fait. Pour lui, il y a peu de différence entre une course et un convoyage. Dans les 2 cas, il faut amener son bateau le plus rapidement possible à bon port et dans le meilleur état possible.
L'histoire de Mike Birch est liée au développement des multicoques de course avec les recherches dans ce domaine, le lien avec l'architecte Newick, les constructions de bateau léger et l'avènement du contre-plaqué, la découverte du composite… Le lecteur de cette biographie aura plaisir à (re)découvrir les fondements de la voile actuelle.
Dans le livre, la pudeur de ce marin d'exception est bien mise en valeur. Cet homme sans doute un brin égoïste avoue : "Je n'ai jamais fait que ce que je voulais." Mais aussi "Je vous livre un aveu. J'ai toujours détesté me raconter, voire simplement parler de moi." Il a fallu la patience de plusieurs journalistes pour réussir à convaincre ce taiseux de l'importance de transmettre son histoire. Car cette vie très riche qui se dévore comme un roman dans ce livre, a toujours un fil rouge qui se nomme liberté.
Mike Birch, J'ai chevauché les océans
- Édition Arthaud
- 13,4 x 22 cm
- 275 pages
- 21,00 €