Historique du Phare des Baleines
La vieille Tour des Baleines est construite en 1682 par l'architecte Augier, d'après les ordres de Colbert. Le contrôleur général des Finances de Louis XIV applique un programme établi par Vauban, qui fera du Phare des Baleines, une couverture avancée à l'arsenal de Rochefort créé en 1666, avec le phare de Chassiron.
C'est en référence aux nombreux échouages de baleines, qui se déroulaient à cet endroit du littoral, que le Phare prit cette appellation.
Ce premier phare des Baleines a été construit d'après les plans dessinés en 1969 par Augier. Cette tour de 29 m de haut (31 m au-dessus de la mer) et d'une circonférence de 8 m, est une tour en pierres de taille des carrières de Saint-Savinien. Elle comporte 3 étages auxquels on accède par un escalier à vis (112 marches), qui dessert 3 pièces.
Son feu est alimenté par de l'huile de poisson – plus particulièrement de baleines – jusqu'en 1736, avant d'être allumé par du charbon. La lanterne est installée en 1736 avec l'allumage par charbon puis remplacée par une nouvelle en 1820. Elle est définitivement enlevée en 1907.
La Vielle Tour des Baleines est classée Monument historique le 22 juin 1904 et a depuis été rénovée. L'ensemble des bâtiments – les phares et le parc avec son mur d'enceinte – a été classé Monument historique le 15 avril 2011 et le 23 octobre 2012.
Une Tour en remplace une autre
C'est pour remplacer l'ancien phare – devenu obsolète, car d'une portée trop limitée – qu'on décida de construire une tour beaucoup plus haute. On hésitait sur l'endroit exact de son emplacement : soit en mer, soit sur la pointe rocheuse des Baleines.
Ce phare d'une hauteur de 59,39 m au-dessus des plus hautes mers (51,30 m de hauteur de foyer au-dessus du sol) est construit dans le cadre du programme de 1825 du Services des Phares et Balises, par l'architecte Léonce Reynaud. Ce programme consistait à construire de grands phares d'atterrissage permettant à tous les marins abordant les côtes françaises de voir une lumière om qu'ils se trouvent.
La construction commença en 1849, un peu en arrière de l'ancienne Tour des Baleines, en même temps qu'un phare de troisième ordre en mer, le phare du Haut Banc du Nord, appelé aussi phare des Baleineaux. Cette tour octogonale est construite en pierres apparentes (calcaire de Crazannes, de Saint-Vaize et du Douhet) et le soubassement a été réalisé en granit bleu de Kersanton. L'accès au sommet se fait par un escalier hélicoïdal de 257 marches, duquel on a une vue magnifique sur les plages de l'île de Ré.
Le Phare des Baleines est un phare de premier ordre – appelé aussi phare d'atterrissage – et équipé d'optiques de Fresnel, toujours en service, dont la taille permet d'éclairer le plus loin possible. Il est allumé en 1854 et est constitué d'un secteur blanc à 4 éclats toutes les 15 secondes, avec une portée lumineuse de 27 milles (environ 50 km/h). Il fonctionne au pétrole jusqu'en 1882 puis est doté d'une centrale de production d'énergie électrique à vapeur vers 1904. Il est ensuite raccordé au réseau électrique après la Seconde Guerre mondiale.
L'anecdote sur le nom du phare
L'histoire raconte que de nombreux échouages se sont déroulés sur la pointe nord de l'île de Ré. D'abord, de nombreuses baleines s'échouaient à cet endroit de l'île, donnant le nom de Pointe des Baleines à ce lieu.
Ensuite, deux navires s'échouèrent sur les rochers au milieu du 17e siècle décidant l'état à construire un phare pour signaler la côte dangereuse. C'est ainsi que le phare prit le nom de Phare des Baleines, en rapport à ces histoires d'échouages de cétacés.
Un musée qui retrace l'histoire des phares
Au 17e siècle, un bâtiment voit le jour au pied de la vieille Tour des Baleines, pour stocker les combustibles utilisés pour allumer le feu. Les locaux sont agrandis au 19e siècle pour servir de remise et d'habitation pour les gardiens du phare et de leur famille.
Ce n'est qu'en 1949, après la Seconde Guerre mondiale, qu'est créée et installée dans ce bâtiment l'école de formation des gardiens de phare. À cette époque, la plupart des phares sont reliés au réseau électrique et les hommes doivent être formés à ces nouvelles méthodes de travail. L'école – en service jusqu'en 1970 – accueillie des hommes en provenance de France métropolitaine, mais aussi d'outre-mer.
L'espace est rénové en 2005/2006 pour accueillir un musée qui propose un parcours didactique qui retrace l'histoire des phares et de leur implantation, notamment autour des pertuis charentais, et l'évolution du balisage depuis le 17e siècle.