Francis Joyon et ses 5 hommes d'équipage ont franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne entre Ouessant et le cap Lizard, à 22 h 14 min et 45 secondes. Les équipiers du trimaran Idec Sport vont essayer de battre le chrono de référence établi en 2012 par Loïck Peyron et treize hommes d'équipage en bouclant en moins de 45 j 13 h 42 min et 53 secs.
Francis Joyon, Bernard Stamm, Alex Pella, Gwénolé Gahinet, Clément Surtel et Boris Herrmann ont largué les amarres du port de Brest à 20 heures ce dimanche 20 novembre 2016. Fin octobre dernier, les hommes du trimaran rouge rentraient en stand-by, mais devaient renoncer à leur tentative. Expérience qui s'était renouvelée une deuxième fois. Rappelons qu'à la base, Francis Joyon et ses équipiers avaient prévus de s'élancer le 6 novembre dernier, comme les skippers du Vendée Globe ou encore Thomas Coville.
Ils vont maintenant devoir aller chercher les vents favorables générés de l'autre côté d'un centre dépressionnaire. Un système météo qu'ils vont devoir traverser sur une cinquantaine de milles environ avant de toucher le puissant souffle de secteur nord qui leur donnera le tempo dans le début de cette conquête de record de vitesse absolue autour du monde.
"La situation météo du départ n'est pas forcément évidente dans la mesure où il nous fait d'abord progresser dans des vents légers avant de couper la ligne. Mais on part parce qu'on se dit qu'il vaut mieux essayer que de ne pas essayer, d'autant qu'une fois cette difficulté météo de pré-départ franchie, le reste de la situation météo se présente bien. Il y a un beau raccord possible avec l'Atlantique Sud avec un front qui se détache du Cabo Frio au Brésil qui, dès lors où on arrive à l'attraper, pourrait nous mener dans des temps raisonnables pour notre tentative au cap Bonne Espérance. On est toujours content de partir naviguer, même si là c'est un peu spécial de partir dans un centre dépressionnaire, synonyme de petits airs. Je suis toujours partie à la chasse au record dans des vents établis. C'est une expérience, mais on est là pour apprendre et on va encore apprendre beaucoup de cette nouvelle tentative", explique Francis Joyon avant de quitter le ponton.
Les prochains objectifs sont "pointus" comme le dit Francis Joyon avec un passage de l'Équateur en moins de 6 jours et un passage du cap de Bonne-Espérance entre 12 et 13 jours.
Rappelons que l'année dernière, Idec Sport — qui était parti sur le Trophée Jules Verne avec le même équipage — avait mis 47 jours 14 heures et 47 minutes. Ce qui lui conférait le 3e meilleur temps du record, derrière Spindrift 2.