Présenté au format bande dessinée, Histoires du Vendée Globe est un véritable documentaire sur cette course mythique. Contrairement aux autres recueils qui se gargarisent de drame et de tragédie, ici les histoires sont des faits simples qui donnent un nouveau regard sur la course.
Les auteurs, Alexandre Chenet pour les textes et Renaud Garreta pour les dessins ont rencontré 11 skippers des dernières éditions de l'épreuve. Ils ont recueilli des moments clés de leur course pour les retranscrire, en texte ou en dessin et nous permettent de découvrir l'intérieur de la course.
Ici point de langue recousue dans le grand sud, ni même naufrage catastrophique, non les évènements relatés sont le jeu avec une dépression ou bien encore l'explication de la peur de la casse matérielle.
Ce livre ouvre les yeux du lecteur pour lui faire découvrir les plaisirs de la navigation en solitaire - le témoignage d'Arnaud Boissières sur son plaisir d'être en mer est incroyable de sincérité ! - ou bien la trouille a certains moments - Samantha Davis ne cache pas rester enfermé dans son bateau parfois plus de 48h de peur de sortir…
Ces deux auteurs avaient produit une bande dessinée pour la précédente édition en 2012. "Seul autour du monde" était une histoire (fictive) se basant sur des faits réels produits en course. Le résultat n'était pas à la hauteur de nos attentes, le récit étant trop mou par rapport au message à véhiculer. Cette fois, appuyé par un dessin superbement réalisé et par des textes poignants, cet ouvrage est une vraie réussite. Rarement, un livre aussi simple et accessible n'a aussi bien raconté ce que peuvent vivre les skippers du Vendée Globe.
Les pages de fin, un dossier final de 10 pages, constituent un guide pédagogique pour suivre l'édition 2016, avec présentation des skippers et des bateaux ainsi qu'un détail de ce qui constitue un IMOCA De 60 pieds.
Au chapitre des reproches (mais vraiment rien en comparaison à la qualité de ce livre) on regrettera que les textes ne soient pas signés – mais qu'il faille aller au bout du livre dans la table des matières pour voir qui les a produits. Mais le point le plus reprochable à cet ouvrage reste le dessin de couverture. On voit cet homme solitaire à la barre, mouillé par les embruns. La barre à roue qui est dans ses mains ressemble largement plus à un poste de barre d'un Volvo que d'un IMOCA. Très peu sont les IMOCA à avoir eu des barres à roue et surtout aucun des bateaux actuels n'en possède. Pourquoi ce choix peu réaliste alors que tous les dessins de mer sont techniques et ne font pas d'erreur aussi grossière ?
- Editions Dargaud
- 128 pages
- 22,7 x 29,7 cm
- Prix : 17,95 €