Francis Joyon et son team international composé du Suisse Bernard Stamm, de l'Espagnol Alex Pella, de l'Allemand Boris Hermann, des Français Clément Surtel et Gwénolé Gahinet, mais aussi du routeur qui restera à terre, le Néerlandais Marcel van Triest, entrent en période de stand-by. C'est-à-dire qu'ils attendent le feu vert pour prendre le départ de leur seconde tentative pour décrocher le record du Trophée Jules Verne. Pour rappel, le Trophée Jules Verne est un tour du monde à la voile, en équipage, sans escale et sans assistance.
Le maxi-trimaran Idec Sport est à la Trinité-sur-Mer et attend la dépose du moteur inboard dans la journée. Il sera fin prêt à rallier Brest dès qu'une fenêtre météo favorable se présentera.
Avant d'attaquer ce tour du monde en équipage, Francis Joyon et son équipage se sont entrainés plusieurs fois et ils sont su retrouver la synergie qu'ils avaient créée il y a un an. Les 6 hommes avaient mis 47 jours 14 heures et 47 minutes et comptent bien battre le record de 45 jours détenu par Loïck Peyron depuis 2012.
Depuis la première tentative, de petites améliorations ont été apportées au bateau et à sa manière de le manœuvrer. Désormais, Francis Joyon va devoir faire preuve de patience — et ce n'est pas ce qu'il préfère – pour attendre les codes orange et vert, synonymes de départ.
"C'est notre vécu de l'an passé qui nous donne envie de repartir ! Nous avons tous beaucoup appris, du bateau et de nous-mêmes lors de l'expérience 2015 et nous repartons fort d'un acquis collectif unique. Nous avons pu valider un certain nombre de petits aménagements sur nos voiles qui vont nous faciliter la vie au large" explique Gwénolé Gahinet, le plus jeune équipier à bord.
Francis Joyon, qui a déjà battu de nombreux records en solitaire, joue ici le rôle de capitaine d'équipe. Il observe, avec satisfaction les investissements de chacun dans son domaine de compétence particulier "Une fois le moteur enlevé, ainsi que l'arbre d'hélice, IDEC SPORT sera véritablement en configuration record. Plus de sorties au programme, car le grand trimaran ne sera plus manœuvrable au port. Nous ne rejoindrons Brest qu'aux prémices de l'ouverture d'une fenêtre météo sérieuse."
Les échanges avec le routeur – qui vont se multiplier – ont d'ores et déjà laissé apparaître un espoir de départ il y a 2 jours. Les routages laissaient envisager un temps de 5 jours et demi à l'équateur en cas de départ ce dimanche 23 octobre.
"Mais cette fenêtre s'est refermée aussi vite qu'elle est apparue. Les mois d'octobre et novembre sont propices au développement de ces scenarii qui proposent à une machine telle qu'IDEC SPORT des temps "canon" à l'équateur. Il nous faut pourtant regarder au-delà de ce premier chrono intermédiaire, et privilégier la capacité à enchainer les systèmes météo favorables jusqu'en Atlantique Sud. L'impatience de partir à la redécouverte des formidables horizons du très grand large est grande. L'ambiance à bord est très sympa, et la motivation immense. Mais il nous faut faire preuve de patience, car ce record titanesque de la course au large va désormais se jouer à peu de chose" explique Francis Joyon.