3 millions d'euros supplémentaires pour boucler le budget
La Société Nationale de Sauvetage en Mer dont la mission est de protéger les plaisanciers fonctionne sur la base du bénévolat et grâce aux dons de ses 75 000 donateurs, qui permettent de rassembler 75 % du budget de fonctionnement annuel.
Aujourd'hui, la flotte est vieillissante et les budgets récoltés ne sont pas suffisants pour réaliser la mission que s'est donnée la SNSM au sein de ses 219 stations, réparties sur le littoral. En 2014, l'État avait alors apporté son soutien à l'association en participant au budget de fonctionnement. Malheureusement, ce budget ne suffit pas pour renouveler la flotte et former les sauveteurs. Il manque 2 millions d'euros pour rénover les bateaux, qui ont près de 25 ans, et 1 million d'euros pour former les sauveteurs. Alors qu'il y a 30 ans, l'État participait à hauteur de 40 % au budget de la SNSM, aujourd'hui il ne représente plus que 10 %.
Or, l'État est bien responsable du secours en mer, même si en France, il est assuré de manière atypique, par une association et des bénévoles. Si le budget n'est pas bouclé, des stations finiront par fermer, des bateaux ne seront pas renouvelés… Or, la SNSM, qui compte 7000 bénévoles, dont 4400 sauveteurs embarqués, réalise 5000 interventions par an, secourant environ 7000 personnes par an.
"Nous venons de préparer notre budget 2017 et il s'avère que nous ne sommes pas en mesure de financer nos investissements. Il nous manque 3 millions d'euros : 2 pour les constructions neuves et modernisations, plus 1 million pour la formation des sauveteurs et le fonctionnement des sites. Nous en sommes au point de rupture de manière permanente et la situation va s'aggraver, car nous anticipons un manque de 5 millions d'euros par an à partir de 2018" a confié Xavier de la Gorce à Mer & Marine.
Renouveler la flotte
Pour pouvoir assurer la pérennité de l'association, cette dernière a réduit ses investissements comme l'explique le président de la SNSM à Mer & Marine "Pour faire face à cette situation, nous avons été contraints cette année de réduire nos investissements, qui devaient être de 6 millions d'euros et ont été ramenés à 4.5 millions. Nous avons surtout honoré les livraisons de semi-rigides aux stations. Mais cette mesure n'est qu'un report et nous sommes confrontés à la vague de renouvellement de nos anciens canots tous temps, dont 23 sont à remplacer dans les 10 prochaines années."
À titre d'exemple, la nouvelle vedette Canot Tout Temps de l'île de Sein a nécessité un investissement de 1,4 million d'euros, entièrement financé par un leg. Mais cette situation est très rare. Or les sauveteurs bénévoles donnent de leur temps, mettent parfois leur vie en danger pour sauver celle des autres, et il donc important qu'ils aient des outils dignes de ce nom.
Pour remplacer ces canots tout temps, il faudra investir 6 millions d'euros par an pendant 10 ans, montant qui est habituellement utilisé pour l'intégralité des investissements de la SNSM. "C'est pourquoi nous devons monter à 8 millions d'euros d'investissements en 2017 et 9 millions pour les années qui suivent" a indiqué Xavier de la Gorce.
Former les sauveteurs en mer
D'autre part, les montants de formation augmentent. Aujourd'hui, les sauveteurs ne sont plus issus de la marine professionnelle et sont bien souvent des plaisanciers. Or il ne suffit pas d'être bon navigateur pour sauver quelqu'un, il faut aussi pouvoir assurer leur survie. C'est donc primordial de former les sauveteurs bénévoles.
Le pôle Formation, créé en 2011, fonctionne de plus en plus et va vers la tendance de se développer encore plus. Car ce ne sont pas de simples formations à la conduite d'un bateau à moteur qui sont dispensées, mais aussi des formations sur le management d'équipe, la recherche et le sauvetage, la gestion du stress…
Action de l'état attendue rapidement
Même si l'État n'a pas vocation de financer totalement la SNSM, c'est important qu'il puisse financer une partie assez importante de l'association, comme le détaille Xavier de la Gorce "Il faudrait qu'elle atteigne 7 à 8 millions, soit 25 % de notre budget."
Le Gouvernement a chargé en début d'année la députée du Finistère Chantal Guittet de conduire une étude sur la pérennisation du modèle de la SNSM. Ses conclusions sont attendues début juillet. Le président de la SNSM attend que l'état ait pris une décision entre les premiers jours de juillet et le 15 septembre.