Mercredi matin, 10h – Examen de code du permis bateau
Et voilà, deux semaines se sont écoulées depuis ma formation au permis bateau et je m'apprête désormais à passer mon code. Arrivée au 23 rue Miollis dans le 15e arrondissement, je me faufile dans le groupe d'une trentaine de candidats qui attend de pouvoir rentrer dans la salle d'examen. L'examinateur nous appelle un par un : livret du candidat, carte d'identité. "Éteignez votre téléphone, déposez votre sac sur les étagères et votre manteau au porte-manteau et ma collègue va vous placer." On ne rigole pas ici !
Je récupère ma télécommande, rejoint ma place au 2e rang et après quelques explications de l'examinateur, la série de 30 questions débute. La série s'achève au bout de 25/30 minutes et je pense l'avoir réussi. J'hésite sur 5 questions. Tour à tour, on nous appelle pour connaître le résultat. "On ne vous communique pas votre résultat, à part si vous êtes ajourné. Si je signe votre livret, vous l'avez, si je vous regarde droit dans les yeux, ça sent mauvais pour vous !"
J'entends mon nom et me dirige vers l'examinateur. Il signe, tout va bien ! J'ai validé mon code de permis bateau ! Place à la pratique maintenant !
Jeudi après-midi, 14 h – Péniche Paris Nautique, Quai Marcel Dassault à Saint-Cloud
Me voilà de retour dans les locaux de Paris Nautique. Toute l'équipe m'accueille et c'est Gérald qui va me faire passer mon examen pratique. Et là, il annonce la couleur direct "Alors moi, j'suis pas payé à la réussite, mais j'suis pas là non plus pour que tu échoues. Si tu me montres que c'est du loisir, alors tout devrait bien se passer !" Mon stress revient…
L'équipe de Paris Nautique de Saint-Cloud de gauche à droite : Patrice et Gérald, les deux formateurs, Patrice associé dirigeant de Paris Nautique et Sandy, à l'accueil.
On sort de la péniche en direction des pontons pour grimper à bord d'un petit hors-bord cabine de marque Jeanneau. Là, Gérald me demande de décrypter le marquage CE du bateau (quelle catégorie de conception ? Quelle hauteur de vagues et force de vent ?) Ensuite, il me montre comment descendre le moteur, vérifie s'il fonctionne bien (jet de refroidissement…), vérifie le niveau d'essence, branche le cordon coupe-circuit, etc.
Il prend alors les commandes pour sortir le bateau du quai et vient au milieu de la Seine. Et là, surprise, Gérald lâche le volant et me demande de sortir avec lui dans le cockpit. Mais qu'est-ce qu'il fait ! On va se prendre une péniche, personne n'est à la barre ! "Alors un bateau, ce n'est pas une voiture, on n'a pas besoin de se précipiter, il faut prendre son temps. On a largement le temps de rentrer dans la cabine, sans se casser la figure sur la marche et de changer de cap."
La démonstration a fait son effet ! On revient tous les deux dans la cabine et on tourne la barre pour revenir dans le sens normal de navigation. Premier exercice, viser des péniches amarrées de chaque côté de la Seine pour faire une route en zigzag. "Il faut prendre son temps, tu tournes légèrement le volant et tu vois comment le bateau réagit. Si le cap ne change pas, alors redonne un coup."
Deuxième exercice, viser un losange orange sur un pont et essayer de passer en dessous pour que le losange soit en plein milieu du bateau, du début à la fin. "Je te préviens direct, tu n'y arriveras pas." Mon ego est touché, je vais lui montrer que j'en suis capable… Sauf que c'est déjà difficile de garder le cap et de faire une route droite… Bien évidemment, je loupe ! "C'est normal, explique Gérald, pour tracer une droite, il faut 2 points, ici tu n'avais qu'un seul repère."
Troisième exercice, Gérald me demande de faire un demi-tour en visant toujours ce même losange orange. Et là, question pour le moins inattendue "Tu es en couple ? Quel est son prénom ? Ça fait longtemps ? Tu es prêt à tout pour lui ? Tu l'aimes ?" Je fais ma manœuvre et là Gérald me dit "C'est bien ce que je pensais, tu ne l'aimes pas du tout !". Il prend alors la barre et fais la manœuvre en me demandant ce qu'il a fait de plus que moi. "Moi j'ai regardé le losange orange tout le long de ma manœuvre. On regarde toujours où l'on va !"
Quatrième exercice, l'homme à la mer. Gérald lance la bouée couronne sur la Seine et m'explique comment on sauve quelqu'un tombé à l'eau. On fait un grand demi-tour en laissant le plus d'espace entre l'homme à la mer et le bateau afin de ne pas le blesser. On se met alors au point mort et on se place entre la personne à la mer et le vent, avant que celle-ci soit suffisamment prêt pour qu'on puisse la récupérer avec une gaffe.
Enfin, cinquième exercice, l'accostage. "La méthode du code est assez compliquée et nécessite plein de manœuvres, donc moi je vais te montrer ma méthode" m'annonce Gérald. On se dirige alors contre un mur pour aller accoster contre une échelle. On arrive face au ponton, car le bateau va se mettre en travers de lui-même. Le principal c'est de ne pas se faire peur !" Gérald me montre la méthode à suivre puis c'est à moi de faire, sans pour autant toucher le levier de commande.
Ensuite, on rejoint ensuite la péniche-école pour refaire un 2e accostage contre la péniche-école.
De retour au ponton – c'est Gérald qui fait la manœuvre –, on en profite ensuite pour apprendre les nœuds : nœuds au taquet, nœuds de chaise, nœuds de cabestan.
Noeud au taquet
Noeud de chaise
Noeud de cabestan
En guise de conclusion, Gérald explique "Si l'on est conscient des dangers et que le bateau est dangereux, alors on peut naviguer pour les loisirs. Maintenant, tu te sens prêt à prendre un bateau ?" "Oui !" je m'exclame. "C'est que j'ai bien fait mon travail alors !" conclut Gérald.