Le Muscadet devrait faire son grand retour grâce à l'association d'Henriette Lemay, ancienne ingénieure aéronautique, propriétaire d'un Muscadet et de Bertrand Maillard, ex-collègue d'Henriette et aujourd'hui propriétaire d'un chantier de restauration navale, SOS Océane, situé au Havre. Ensemble, ils souhaitent redonner "vie" au mythique petit croiseur familial dessiné par l'architecte Philippe Harlé.
Cette propriétaire de Muscadet depuis 25 ans s'est lancée dans l'aventure par plaisir avant tout. Secrétaire de l'association depuis 2 ans, elle aime cet esprit de famille qui règne dans la classe Muscadet "On a un bon petit groupe de classe et on participe à beaucoup d'évènements avec nos bateaux. On se fait remarquer dans les ports grâce au capital sympathie des bateaux. Mais on ne fait pas que de la représentation, on régate aussi !"
Environ 700 Muscadets avaient été construits, dont 570 ont été produits au chantier Aubin. "Les numéros que l'on voit après sont des constructions amateurs ou proviennent d'un chantier italien, qui a construit une vingtaine de Muscadets dans les mêmes années qu'Aubin, en 1970/80."
Pour lancer la production, Henriette Lemay souhaiterait obtenir un minimum de 5 commandes, "même si 10/20 serait encore mieux." Présente au Nautic de Paris, en décembre 2015, elle a pu présenter son projet qui a suscité l'enthousiasme des visiteurs.
Le nouveau Muscadet sera donc construit d'après les plans de l'architecte Philippe Harlé, auquel quelques infimes modifications seront apportées. "Pour les plans, je suis en relation avec la famille de l'architecte pour obtenir les droits d'auteur. Quant aux modifications, elles seront invisibles à l'œil nu, ça concerne des petits points que nous propriétaires trouvons dérangeants, comme le comblement d'un espace vide à tel endroit, ça ne jouera pas sur la navigation…" Le bateau sera construit au Havre dans le chantier de Bertrand Maillard, qui souhaite se lancer dans la production de petites séries.
Tous les degrés de finition seront proposés, de la simple coque nue au bateau prêt à mettre à l'eau sur sa remorque.
Le Muscadet ressemblera donc à un Muscadet même si c'est assez difficile de définir un profil type. "La jauge des Muscadets n'est pas très précise, les bateaux sont assez disparates, mais le but c'est de fabriquer des bateaux assez semblables. Ces nouveaux bateaux vont venir s'ajouter à ceux existants, ils doivent donc être quasiment pareils."
Actuellement, Henriette travaille sur la remise en conformité des plans pour que les produits utilisés soient conformes à ceux utilisés aujourd'hui (colle, contreplaqué…). Elle gère donc toute l'ingénierie du bateau, mais s'occupera aussi de la commercialisation.
Le bateau devrait d'ailleurs être vendu entre 38 000 et 40 000 €, même si ce dernier n'est pas encore définitif. "J'espère même moins cher, car les Muscadets sont des bateaux assez bon marché et ils doivent le rester"
Henriette est en train de finaliser la création de la société qui commercialisera les bateaux, nous vous tiendrons donc informé de la suite du projet.