C'est l'industriel Patrick Rocca qui a remporté l'adhésion du tribunal de commerce de Marseille pour le rachat de la compagnie maritime corse. Un rachat d'une valeur de 3,7 millions d'euros qui regroupe le fonds de commerce, les six navires ainsi que l'immobilier. L'offre de reprise, qui devrait être signée dans un délai de 6 mois, prévoit le maintien de 873 salariés sur les 1400 CDI que compte l'entreprise.
Patrick Rocca possède 27 sociétés dans les domaines du BTP, de l'immobilier et des déchets. Et il a su formuler "l'offre technique la plus sérieuse" selon le parquet. Pour autant, il avait dû revoir à la hausse plusieurs fois son offre de reprise.
Dans sa proposition, il proposait de centrer l'activité de la SNCM sur la desserte d'Ajaccio et de Bastia et de dédier une ligne hebdomadaire de fret vers la Tunisie. 30 millions d'euros seront investis pour remettre la flotte à niveau et remplacer le système informatique.
Pour rappel, trois autres dossiers de reprise avaient été déposés : celui du groupe Baja Ferries, celui de Christian Garin (ex-directeur du port de Marseille) associé à l'armateur grec Arista et celui du consortium d'entreprises corse, Corsica Maritima. Mais Patrick Rocca faisait office de favori, notamment depuis la prise de position du procureur Brice Robin, début novembre.
Pourtant, Patrick Rocca s'est vu condamner au pénal plusieurs fois, notamment en février 2014, pour escroquerie et abus de bien social.
Les salariés de la compagnie maritime corse sont inquiets par le plan social décidé par l'ingénieur. En effet, plus de 600 emplois vont être supprimés Ils souhaitent d'ailleurs aborder plusieurs points rapidement, avec les actionnaires, Transdev et l'État. En attendant, les salariés de la SNCM ont décidé vendredi après-midi, en assemblée générale, de se mettre en grève. Effet reconductible et occupation des bateaux au programme.