Pendant plusieurs mois, Marc Pointud a organisé une collecte de fonds pour pouvoir organiser un séjour sur le phare maudit de Tévénnec, situé à la pointe occidentale de la Bretagne, dans la partie nord du raz de sein. L'idée : Sensibiliser sur le patrimoine français des phares et récolter de l'argent pour financer la restauration et la transformation du phare hanté en résidence d'artiste. Mais aussi, d'un point de vue personnel, Marc Pointud rêve de vivre cette expérience depuis plusieurs années, à la manière d'une retraite personnelle. Cette opération baptisée "Lumière Sur Tévennec" prend du retard, la faute aux mauvaises conditions météo et aux obligations techniques.
Finalement, le but de l'opération, qui était de partir vivre sur un phare, à la manière des gardiens de l'époque n'est-il pas remis en question ? Toutes ces installations techniques, qui en plus de retarder la vie sur le phare, dénaturent un peu l'opération et on s'éloigne un peu du but.
Marc Pointud, avez-vous réussi à boucler votre budget ?
Le financement a été bouclé en partie, mais il y a encore beaucoup de dépenses à venir et nous avons encore besoin de financement. Désormais, on compte sur les dons à travers le site. C'est important pour nous, car on attendait une subvention de la région et nous avons obtenu moins de 10 %. Finalement, l'opération n'aura pas de financements publics, donc nous comptons sur le mécénat et les dons.
Pourquoi n'êtes-vous pas encore parti, alors que l'opération devait débuter début octobre ?
On a un peu de retard à cause de problèmes météo, mais aussi en raison d'installations électriques qui tardent à être mises en place. À la base, je devais partir début octobre, mais le temps a été mauvais en été donc on a pris du retard sur l'installation. On s'est rattrapé en septembre, mais, plusieurs fois, nous nous sommes rendus à Tévénnec pour rien, puisque nous n'avons pas pu débarquer. Quand il y a plus d'un mètre de creux, on ne peut pas débarquer. Or, plus en avance en saison, moins c'est certain de pouvoir le faire.
D'autre part, une liaison satellite doit être installée, mais elle ne le sera pas avant le 21 octobre. Et encore, si le temps le permet.
Mais l'opération est maintenue et je suis parti pour passer les fêtes de Noel et le réveillon là-bas. C'est assez exceptionnel, mais ça peut être quelque chose de particulier. Personnellement, je suis prêt, il me tarde de partir, mais les impératifs météo et techniques retardent mon départ.
Si le temps ne s'arrange pas, comment irez-vous sur le phare ?
J'espère être débarqué en hélicoptère, plutôt qu'en bateau, d'autant plus qu'il y a encore une partie de la nourriture à amener. Nous avons fait une demande auprès de la marine, et donc directement auprès du ministre de la Défense. Désormais, c'est une question de lobbying, donc on attend la réponse. Parce qu'il ne faut pas seulement me déposer, il faudra aussi me ramener.
Sur place, tout est prêt pour vous accueillir ?
Sur place, on est installé au ¾. On a déjà amené du mobilier, des vivres, de l'eau par le transport en mer. Ça aurait pu aller beaucoup plus vite s'il avait fait beau.
Sinon, sur place, on va produire de l'électricité avec des panneaux solaires et des batteries, pour pouvoir cuisiner au gaz et manger normalement.
Avec une date de départ qui approche, avez-vous des craintes, des appréhensions ?
Non, je n'ai aucune crainte, au contraire, il me tarde de partir. J'ai plus d'appréhension sur les conditions techniques réunies.
Le couloir à gauche et la salle du bas à droite
Apparemment, ce qui rendrait fou, ce serait le bruit de la mer qui entre dans une cavité, située sous le phare. N'avez-vous pas peur que ça vous rende fou, vous aussi ?
La cavité existe, mais on n'a jamais entendu les bruits pour l'instant. Il faut des conditions particulières, avec de la houle et du vent. Or, à chaque fois que nous y sommes allés, nous avons choisi de bonnes conditions météo et nous n'avons passé qu'une nuit sur place. Il faut pouvoir y séjourner longtemps pour s'en rendre compte. Alors oui, peut-être que j'entendrai ces fameux bruits.
Qu'allez-vous amener pour occuper vos journées ?
Je vais écrire mon livre et donc amener ce qu'il faut pour écrire. Je vais aussi réaliser des vidéos pour nos partenaires. Et puis il faut aussi s'occuper de soi, préparer sa nourriture. Et puis à cette période, il fait nuit tôt et jour tard donc la partie journée est bien raccourcie. De ce côté, je ne suis pas inquiet, je vais avoir de quoi m'occuper. Et puis je vais avoir le temps de méditer, de profiter des lieux et de ne rien faire. C'est aussi le but de l'opération.