Réorganiser son activité
Depuis janvier 2015, le groupe a perdu 79 % de sa valeur en bourse, ce qui a obligé le groupe californien à se placer sous la protection de la loi américaine des faillites. À la clôture, ce mardi 8 septembre, son prix était de 44 centimes de dollars (40 centimes d'euros). Un plan de reprise de la société pourrait être envisagé par Oaktree Capital Management, un de ses créanciers, qui lui fournirait 175 millions de dollars pour se restructurer.
Cette opération durerait entre trois et six mois. Cela placerait alors l'investisseur à la tête de la majorité du capital de l'entreprise californienne. Pour autant, rien n'est encore validé, puisque la cour qui a prononcé le gel des comptes doit donner son accord. Le fonds d'investissement Oaktree Capital Management bénéficie d'un grand savoir-faire dans
dans le domaine et détient également des parts dans Billabong.
Avec ce nouveau souffle, Quiksilver pourrait transformer son activité pour redevenir un acteur de référence sur le marché américain. Le but est d'investir et de dynamiser les produits de la marque.
Des années de dettes accumulées
Quiksilver a vu le jour en 1969 et s'est rapidement imposé comme une référence dans le monde des sports de glisse. Fin avril, le groupe comptait 700 magasins, partout dans le monde. Pour autant, avec le développement de ces sports, de nombreux concurrents sont apparus, notamment Billabong ou Pacific Sunwear of California. De plus, le rachat de la marque de skis Rossignol en 2005, qui devait relancer l'activité, n'a pas eu l'effet escompté. Le groupe l'a même revendu à perte en 2008.
Cette année, les ventes du groupe ont reculé de 13 % et ses pertes se sont creusées, atteignant 309,4 millions de dollars. Au total, sa dette s'élève à 826 millions de dollars, soit trois fois plus que son chiffre d'affaires.
Quiksilver Europe et Asie épargnés
L'entreprise précise cependant que les filiales européennes et asiatiques ne sont pas touchées par cette faillite. En effet, comme le précise le groupe, cette restructuration permettra, au contraire, de libérer les entités européennes et d'Asie Pacifique des contraintes financières qui pèsent sur elles à cause des difficultés américaines. Depuis avril, Quiksilver est d'ailleurs bien implanté en France puisque désormais, les dirigeants sont installés au siège français, basé à Saint-Jean-de-Luz. Pierre Agnès, le directeur général du groupe compte même rapatrier d'autres métiers en France. Les marques Quiksilver et Roxy sont d'ores et déjà gérés depuis la France, seul DC Shoes continue d'être géré depuis les États-Unis.
Le Chapter 11 protège les entreprises américaines de la faillite
La loi américaine des faillites s'appelle également le Chapter 11. Elle permet aux entreprises qui sont dans l'incapacité de payer leurs dettes, de se réorganiser avec la protection de cette loi. "Cette procédure permet de faciliter la restructuration financière et opérationnelle des activités américaines de Quiksilver, permettant à l'entreprise de restaurer durablement sa viabilité financière."