Lagoon, chantier spécialiste du catamaran, aujourd'hui numéro 1 mondial (après avoir chipé la place à Fountaine Pajot), avait instauré la mode des postes de barre sur le fly. C'était avec le lancement du modèle Lagoon 440 qu'était apparu cet agencement.
L'intérêt principal est de déporter toutes les manœuvres (et tous leurs cordages) sur le rouf pour libérer la zone de "plaisance" dans le cockpit en dessous. En plus, ainsi placé "sur le toit" le barreur à une vue dégagée sur ses étraves et sur le plan de voilure. Que du bonheur ? Sauf pour la prise au vent, le fardage, qui devient très important et aussi pour le plan de voilure qui est obligé de grimper au ciel, hauteur de bôme oblige pour ne pas frapper la tête de l'équipage.
À la sortie de ce modèle en 2004 (les 2 photos ci-dessus ont été rélisées lors des premiers essais), les concurrents n'ont pas manqué d'arguments contre cette position du poste de barre.
Il est amusant de constater aujourd'hui, quelque 10 ans plus tard, que des chantiers comme Fountaine Pajot viennent à cette position de barre en altitude, certes sur leurs gros modèles Ipanema 58 et Victoria 67.
Pendant que, comble d'ironie, Lagoon redescend son poste de barre dans une version intitulée SportTop.
Ainsi les prochains Lagoon 450 et Lagoon 52 pourront bénéficier au choix - la précédente version avec le poste de barre en fly reste au catalogue – d'un poste de barre placé juste derrière le rouf et accessible depuis le cockpit.
Pour justifier ces changements, Lagoon explique commercialement que ces versions Sportop sont destinées aux équipages réduits, qui ont besoin d'un accès rapide au poste de barre. On notera aussi que le chantier annonce dans cette version "un gréement abaissé pour une meilleure stabilité à surface de voile égale." Exactement les reproches que leur faisait la concurrence à l'époque…
Et comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, notons positivement cette évolution de design au chantier Lagoon qui apporte une solution intelligente, avec un sens marin et pour une fois qui n'écoute pas que les sirènes commerciales.