Titan est un des lunes de Saturne et d'après les récentes recherches de la NASA, elle est l'un des candidats les plus propices, dans notre système solaire, pour abriter la vie humaine. Pour autant, des études doivent être menées, et les grands lacs d'hydrocarbures, présents à sa surface, doivent être étudiés. Malheureusement, dans le panel de véhicules et autres robots de la NASA, aucun ne serait adapté pour plonger dans ces lacs.
L'Agence spatiale américaine a donc trouvé un moyen d'explorer les mers de Titan, en envoyant un sous-marin nucléaire dans l'espace, à la recherche de signes de vie extraterrestre. Ce sous-marin est destiné à étudier les profondeurs de la plus grande mer de Titan, la Kraken Mare, composé d'azote et de méthane. Ce concept de sous-marin a une forme cylindrique familière aux submersibles avec quatre propulseurs sur la partie inférieure et une dalle géante rectangulaire sur le dessus. Cette dernière servira d'antenne, permettant de transmettre des données sur Terre.
Pour travailler dans l'atmosphère riche en nitrogène de Titan et dans les mers riches en méthane et en éthane, le sous-marin utiliserait un système de piton à la place des citernes de ballast. Pour fonctionner, il sera alimenté par un générateur nucléaire. Alimenté par du plutonium 238, le Générateur Stirling à radioisotope avancé du sous-marin serait durable et puissant. Avec un poids d'une tonne, ce submersible aurait une autonomie de 90 jours et avancerait à une vitesse de 3,6 km/h. Il devra explorer plus de 2000 km et alternera immersion, jusqu'à 300 mètres de profondeur et surface, durant lesquelles il transmettra ses données, 16 heures par jour.
Jamais un sous-marin n'a été auparavant sur Titan et il faudra donc une approche d'atterrissage différente que les pods et les parachutes, qui accompagnent les robots terrestres. Le designer Ralph Lorenz propose de mettre le sous-marin dans un avion spatial comme le Boeing X-37. Sa cale peut contenir le submersible et il peut atterrir sur l'eau pour permettre le déploiement en douceur du sous-marin. Pour le moment, on ne sait pas trop comment la navette spatiale arriverait sur Titan.
Une fois dans l'eau le sous-marin utiliserait une caméra périscope pour cartographier les rives du Kraken Mare. D'autres capteurs recueilleraient des échantillons d'eau de mer et de sédiments des fonds marins, pour rechercher des composants organiques. Enfin, le sonar pourrait cartographier les fonds marins.
Ce projet, présenté ce mois-ci dans le cadre du Symposium du NASA Institute for Advanced Concepts (NIAC), ne prévoit pas un atterrissage avant 2040, au mieux.