Lundi dernier, les administrateurs judiciaires de la compagnie maritime corse évoquaient avoir reçu "cinq offres de reprises et deux lettres d'intention". Pourtant, les organisations syndicales, comme la direction de l'entreprise considèrent que seuls quatre dossiers de reprise sont sérieux. Les trois autres, déposés par des hommes d'affaires, suisse, italien et français ne sont pas jugés crédibles.
Parmi les quatre repreneurs potentiels figurent Daniel Berebbi, président de la compagnie Baja Ferries, qui s'est positionné dès le départ, Christian Garin, ex-patron du port de Marseille et le transporteur corse Patrick Rocca. Ici aucune surprise puisque les trois hommes avaient déjà fait part publiquement de leur intention de reprise de la SNCM.
Le quatrième dossier a été déposé par la compagnie de ferries grecque Attica, qui a déposé une lettre d'intention pour signaler son intérêt mais son projet reste à étoffer.
La direction de la compagnie s'est exprimée mercredi dans un communiqué "C'est une bonne nouvelle : les activités de la SNCM suscitent de l'intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions."
L'offre de Daniel Berebbi
Le patron de Baja Ferries, compagnie mexicaine de ferries, propose de garder 750 à 800 salariés sur les 1400 CDI que comptent actuellement la compagnie. Il souhaite scinder l'activité en deux et affréter des bateaux pour le Maghreb. Il garderait cinq navires de la flotte et lancerait très vite la commande d'un navire à propulsion classique.
Au niveau de la Corse, il est question de reprendre les liaisons depuis Marseille, mais il se séparera des lignes au départ de Nice et Toulon, qui sont déficitaires.
Il apporte 100 millions d'euros en 3 ans, dont 80 proviennent de prêts bancaires et souhaite revoir les accords sur le temps de travail, qui avaient été renégociés en 2013.
L'offre de Christian Garrin
L'ex-patron du port de Marseille propose de conserver les postes de 900 salariés. Il souhaiterait également diviser l'activité en deux et faire deux entreprises distinctes. Une partie de la flotte desservirait la Corse et l'autre le Maghreb. Il envisage également de renouveler la flotte et de faire construire 4 navires par Daewoo. Il investirait environ 100 millions d'euros selon ses confidences au Marin.
L'offre de Patrick Rocca
Celui qui avait déposé une lettre d'intention a intensifié son offre en déposant un dossier de reprise. Il propose, pour sa part, de conserver 700 emplois et de renouveler la flotte pour permettre à la compagnie de se développer. Il souhaite également créer une activité à destination du Maghreb. Les lignes de Toulon et Nice seraient également abandonnées.
L'offre d'Attica
La compagnie de ferries grecque propose de reprendre environ 700 employés, mais son offre reste encore à préciser.