Lalou Roucayrol a enfin franchi la ligne d'arrivée de Pointe-à-Pitre ce vendredi 14 novembre à 11 h 29 min et 10 secondes ! Le marin, épuisé par son trajet final autour de la Guadeloupe et qu'il qualifie "d'enfer!" aura réalisé le parcours de cette 10ème édition de la Route du Rhum en 11 jours 21 heures 29 minutes et 10 secondes, après avoir parcouru 4 014 milles ! C'est 16 heures 15 minutes et 15 secondes de plus que le vainqueur des Multi50 Erwan Le Roux, arrivé hier en Guadeloupe.
Lalou Roucayrol est arrivé ce matin sur l'île antillaise après avoir passé près de 12 heures près des côtes, en passant la Tête à l'Anglais à 23 h 30 hier soir. Il aura mis 5 heures pour parcourir la distance entre le Nord de Grand Terre (Tête à l'Anglais) et la marque de Basse Terre, ralenti par un vent qui ne dépassait pas les 7 nœuds !
"C'est ma 3ème participation et mon 3ème podium !" s'est écrié le marin.
Interrogée à son arrivée en Guadeloupe, il explique qu'il est très content de sa course et du parcours mené avec Erwan Le Roux. Les deux skippers, en tête de flotte, ont beaucoup joué à décrocher la première place, Lalou étant en première position sur le début de la course. Celui qui a construit son multicoque avec son équipe a pu démontrer le potentiel de ce nouveau bateau sur une Transatlantique.
"Quelle horreur ! Pourquoi devons-nous passer sous le vent de l'île ! Là, c'était l'enfer… Sinon, ce fut une super course, on s'est régalé avec Erwan. Je suis bien content qu'il ait gagné, j'aurais préféré être à sa place, mais je suis content de ma course. Mon bateau est tout neuf, je le prends en main, on a un avenir de folie, parce qu'il a un gros potentiel. Trois Rhum, trois fois sur podium : 3eme, 2eme, et 2eme ! J'ai l'impression que ça a été un gourbi du début jusqu'à la fin. Nous avons des petits bateaux, nous sommes tout le temps sous l'eau. A un moment donné, je pensais avoir des nageoires à la place des pieds. Des conditions pas simples, des vents très instables de 15 à 40 nœuds. Tu as l'impression de ne jamais être bien toilé. Après, au portant, je n'étais pas bien à l'aise, car l'année dernière, nous nous sommes retournés sur la Transat Jacques Vabre au portant sous gennaker. Alors forcément les souvenirs remontent. Après ça a été mieux, je n'ai fait qu'apprendre pendant toute la traversée sur le bateau. J'ai pris confiance dans la machine. Je n'ai pas exploité le bateau à 100% par méconnaissance, mais ça laisse présager de bonne chose. Cette Route du Rhum était rapide, j'ai l'impression de ne pas avoir soufflé pendant 12 jours. Nous n'avons pas eu de moment de transition, nous avons toujours été en course de vitesse. C'est passé très vite à part l'arrivée ! En plus, il y a plein d'algues, je me suis arrêté, j'ai plongé pour enlever les algues."