La pression des alliés fait reculer le Président de la république
Lors d'un Conseil restreint de défense en date du 3 septembre, François Hollande a revu sa position quant à la livraison des Mistral à la Russie. Il a précisé que les conditions n'étaient plus réunies pour une telle livraison. "Les actions menées récemment par la Russie dans l'est de l'Ukraine contreviennent aux fondements de la sécurité en Europe. Le président de la République a constaté que, malgré la perspective d'un cessez-le-feu qui reste à confirmer et à être mis en œuvre, les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (bâtiment de projection et de commandement, ndlr) ne sont pas à ce jour réunies" a pu-t-on lire sur le communiqué de presse officiel de l'Elysée.
Avec une situation en Ukraine particulièrement critique et à l'approche du sommet de l'OTAN (qui débute lieu ce jeudi 4 septembre), le Président de la république a pris position aux côtés de ses partenaires, qui soutiennent l'Ukraine. Alors que François Hollande s'était gardé le droit de réserver sa décision finale en octobre, à la livraison du premier Mistral, en tenant compte du changement d'attitude attendue du président russe, il a cédé sous la pression des autres gouvernements, notamment des américains et des anglo-saxons qui voient d'un très mauvais œil la transaction franco-russe.
Des salariés qui risquent de se retrouver au chômage partiel
Du côté des salariés, sur le chantier STX de Saint-Nazaire, on continue de travailler puisqu'aucun arrêt de travail n'a pour le moment été déposé. Alors qu'une trentaine d'ouvriers travaillent encore sur le premier Mistral, qui devait être livré début octobre, ce sont 300 personnes qui sont à pied d'œuvre sur le deuxième navire, encore en cale sèche. Et c'est donc de ce côté qu'on craint un arrêt de travail forcé. Du côté des syndicats, les avis sont partagés. Force Ouvrière défend âprement l'emploi et les salariés quand la CGT et la CFDT sont plus modérés et expliquent que c'est une situation qui pouvait arriver au vu des agissements de la Russie.
Si le contrat venait à être annulé ce serait une perte d'1,2 milliards et un manque à gagner pour la ville de Saint-Nazaire, qui espère que l'Etat compenserait les pertes générées.