Au mouillage devant le quai de la Francais Libres, voici l'histoire vécue par des plaisanciers avec Randy, un Dauphin, qui lui aussi faisait escale dans cet écrin de nature qu'est l'île de Sein.
Ils sont arrivés la veille au soir. Juste le temps de gonfler l'annexe pour passer une soirée à fêter la réouverture saisonnière du Forzh Penaos et de déguster quelques Rhums de Marie-Galante, une autre des plus belles îles françaises. Après une courte nuit et un lever de soleil somptueux baignant le bourg d'une couleur orange, il ne reste qu'à prendre un café sur une terrasse avant une longue nav dans la pétole.
Un choc dans une rame.
Premier choc, la marée est portant haute. Un deuxième choc, mais pas un choc comme d'habitude quand tu arrives sur la rive et que tes rames touchent le sol, non un choc léger sans profondeur. On baisse la tête par-dessus bord quand une importante masse sombre passe sous notre fragile embarcation.
Sur le coup, quand tu vois une masse noire de 2,5m passer sous une annexe en équilibre relatif, c'est un bon coup de stress avant de comprendre.
C'est Randy, un dauphin mâle qui présente une cicatrice, une sorte d'encoche, identifiable facilement sur son aileron dorsal qui s'invite au jeu. A chaque fois que la rame nage, Randy y donne un coup de tête.
Tu ressens la force et la précision du dauphin, il suffirait d'un petit coup de tête sur l'annexe pour qu'elle se renverse. Le dauphin m'a accompagné sur 150 mètres, tournant autour et sous moi, cherchant le jeu. C'est un moment inoubliable.
Dans le chenal en partant, Randy jouait avec des haussières à quelques mètres seulement du quai devant des yeux ébahis d'une dizaine de promeneurs. Le dauphin se donnait en spectacle comme s'il avait compris que nous étions des invités privilégiés à sa représentation