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Recruter pour assurer la saison 2024
Après une première campagne de recrutement de nageurs sauveteurs pour le mois d'août 2023, la SNSM anticipe ses besoins pour 2024. L'association peine à recruter et certaines plages n'étaient pas surveillées en 2023. Avec le retrait des CRS de la surveillance des plages et au vu de l'important besoin de secouristes pour les Jeux olympiques, la SNSM craint une pénurie de Sauveteurs en mer sur les plages pour l'année prochaine. Elle lance donc une grande campagne nationale dès septembre 2023. Sur les 9000 bénévoles de la SNSM, environ 1 500 nageurs sauveteurs sont formés chaque année.
Assurer la sécurité des plages et d'évènements saisonniers
En complément des sauveteurs bénévoles embarqués, qui assurent la sécurité des plaisanciers au large tout au long de l'année, l'association forme également les Nageurs sauveteurs. Ces derniers sont employés l'été, par les communes, pour assurer la sécurité des plages et des estivants. En effet, la bande des 300 m sur zone littorale est à la charge de la commune. En plus de cet emploi saisonnier, les nageurs sauveteurs, bénévoles à l'année dans l'un des 32 centres de formation et d'intervention - CFI - de la SNSM, peuvent être mobilisés lors de manifestations sportives, culturelles ou nautiques. Les CFI assurent la sécurité de la plage jusqu'à une zone de 300 m.
Une formation de 6 modules à suivre dans l'un des 32 CFI de la SNSM
Pour remplir leur mission, les nageurs sauveteurs reçoivent une formation d'environ un an, dispensée par la SNSM. Le prix varie en fonction de l'adhésion des CFI et peut être financé en partie par la Région.
Si le BNSSA - Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique - et le PSE1 - Premiers secours en équipe de niveau 1 - suffisent pour partir sur les plages, la SNSM pousse plus loin la formation, ce qui en fait un diplôme extrêmement gratifiant. A ces deux formations s'ajoutent :
- Le PSE2, Premiers secours en équipe de niveau 2
- Le Permis côtier
- Le CRR, Certificat de Radiotéléphonie Restreint.
Manon Ramirez, ancienne bénévole, nous explique : "Les Nageurs Sauveteurs doivent pouvoir utiliser une VHF et exprimer rapidement les besoins, avoir un permis bateau pour utiliser un jet-ski ou un semi-rigide. Si ce n'est pas essentiel, c'est indispensable à la SNSM. C'est pour cette raison qu'elle offre une formation complète. Le PSE1 représente beaucoup d'heures de formation, réparties sur une semaine, souvent pendant les vacances et le week-end. On s'entraîne en piscine pour nager rapidement avec de la technique. C'est très engageant, mais en connaissant le travail de l'été, c'est vraiment complet et important de le faire en amont."
Pour valider leur formation, les postulants suivent le SSA Littoral mention pilotage. Ce dernier stage Surveillance et Sauvetage Aquatique sur le Littoral valide l'ensemble de la formation. Il permet d'obtenir un certificat de compétences reconnu par la Sécurité Civile. Ce stage d'environ 3 à 5 jours se déroule sur la plage pour mettre en pratique les acquis de l'année : sauvetage sur la plage, utilisation du matériel comme le rescue tube, techniques de sauvetage à plusieurs, utilisation d'un paddle....
Des mises à jour régulières
Pour conserver leur savoir-faire et leurs compétences, les nageurs sauveteurs doivent effectuer des "recyclages" au niveau des PSE1, PSE2, SSA et du BNSSA. Ce dernier doit également être repassé tous les 5 ans. Les techniques de secours évoluent chaque année, tout comme la réglementation du matériel utilisé. Ces mises à niveau sont également l'occasion de partager les retours d'expérience. Ce sont les mairies qui décident de la dotation des postes de sauvetage, et d'une année sur l'autre les Nageurs sauveteurs peuvent être amenés à ne pas trouver le même équipement.
Des étudiants majeurs et disponibles de manière saisonnière
La majorité des Nageurs sauveteurs sont des jeunes, mais ce n'est pas un prérequis. Il faut simplement pouvoir être disponible de manière saisonnière, ce qui est souvent le cas des étudiants. C'est également un job d'été bien rémunéré. Bien que la formation soit ouverte dès 16 ans, 18 ans révolus sont obligatoires pour être sauveteur. Il est donc plus judicieux de suivre la formation à partir de 17 ans pour ne pas être frustré de ne pouvoir partir sur les plages pour la saison. Généralement, les jeunes bénévoles exercent jusqu'à environ 24 ans, la vie active stoppant leur activité saisonnière. Ceux qui arrêtent peuvent néanmoins continuer en station de sauvetage.
Savoir nager et être à l'aise dans l'eau
Il n'y a pas non plus de profil typique pour s'inscrire. Homme et femmes sont les bienvenus, à la condition néanmoins de savoir nager et d'être à l'aise dans l'eau. Manon nous confie : "Beaucoup de jeunes ne sont pas issus du milieu aquatique et se sont totalement épanouis, notamment dans l'apprentissage des techniques de sauvetage."
S'il peut arriver de ne pas passer tous les échelons, c'est néanmoins très rare au vu du nombre d'entraînements. La formation la plus dure reste le BNSSA, comme nous le détaille Marion : "Il y a un temps réglementaire à respecter. Il faut faire deux apnées de 15 m en moins de 2,40 minutes sur un parcours particulier en piscine. On peut le repasser si on échoue."
Créer une vocation chez les jeunes pour leur avenir
Si la formation de nageur sauveteur n'offre pas un métier à part entière, elle peut être un tremplin pour beaucoup, comme conclue Marion : "Beaucoup d'entre nous découvrent un sens dans ce que l'on fait. Grâce à la formation de secours, certains se lancent dans les métiers de soins, deviennent pompier, se lancent dans le social ou l'associatif. C'est tellement prenant que ça en devient une passion. C'est un vrai engagement. C'est quelque chose de particulier comme travail. Ça a un véritable sens pour les jeunes."