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Lors de nos recherches pour trouver notre futur mouillage, nous sommes tombés sur Tea on the beach, à Lussa bay. Le concept est simple, un van réaménagé en salon de thé self service est garé près de la plage. A l'intérieur, de délicieux gâteaux so british, pardon, so scottish et des boissons chaudes sont en libre disposition. Une honesty box vous permet de régler votre part, les prix sont laissés à l'appréciation du consommateur. L'endroit est géré par six jeunes de Jura de 12 à 18 ans.
L'idée d'un thé chaud et d'une part de gâteau décadant dans un spot splendide et sauvage nous interpelle. Nous devons y aller ! Et nous ne savons pas encore à quel point nous aurons besoin d'une boisson réconfortante après une navigation détestable… Une pointe de l'excellent whisky de l'île n'aurait pas été de trop.
Un départ à la voile contrarié
Revenons au point de départ, notre mouillage de Gigha. Le courant favorable dure jusqu'en milieu de matinée, mais fatigués nous ne nous levons pas suffisamment tôt pour bien en profiter. Ce n'est que vers 8 heures que nous commençons à relever le mouillage. Le vent est soutenu, mais à l'abri du mouillage, cela va encore. Nous décidons donc un départ à la voile.
Hélas, les rafales s'intensifient rendant la tâche compliquée. Il faut attendre entre chaque bourrasque que le voilier revienne sur sa chaîne pour la remonter petit à petit. C'est lent. Lorsqu'elle s'enroule sur le guindeau et se coince, nous sommes déjà assez énervés. Il nous faut être à deux pour la détendre suffisamment et la décoincer. Et ça recommence, encore et encore.
Arthur commence à déraper et l'ancre n'est toujours pas sur le davier. Excédés par tous ces aléas, nous finissons par allumer le moteur et terminer la manœuvre difficilement. La journée commence mal.
Une navigation au près dans la houle
Dehors, le vent s'établit autour de 20 à 25 nœuds avec des rafales. Au début, protégés par l'île, nous avançons correctement à côté des parcs à poissons. Mais dès que nous avons doublé la pointe de Gigha, nous voici exposés à une houle serrée peu agréable et nous allons au près.
Autant dire que l'allure n'est pas du tout agréable. Les enfants se sont réveillés et se sentent mal. En aussi peu de temps qu'il en faut pour le dire, Tristan hoquette et vomit sur son doudou et sa couverture. L'odeur est atroce. La journée ne pourrait pas être pire.
De plus, le pilote a franchement des difficultés à gérer les rafales avec les vagues, alors nous barrons jusqu'à ce qu'Arthur soit suffisamment protégé par l'île de Jura et que la mer se calme un peu. Bien sûr, le courant nous lâche et s'inverse, c'était prévu. Nous n'avançons plus bien vite et notre havre tant espéré se laisse désirer.
Une baie peu engageante à l'arrivée
Heureusement, les distances ne sont pas si longues et nous finissons par avoir en vue notre petite crique. Elle n'est vraiment pas bien grande… Avec le vent qui n'est pas prêt de se calmer, elle n'est pas si engageante que cela. L'eau y est marron foncée, des rochers de toutes parts, nous ne voyons pas l'ombre d'une plage.
Mais l'appel du Tea on the beach et la mer peu engageante, nous poussent à trouver le moyen d'y jeter l'ancre malgré tout. La manœuvre se passe correctement et nous voici bientôt à l'arrêt. Le temps est encore trop mauvais pour songer à débarquer, mais il devrait s'arranger dans l'après-midi.
A la découverte de notre mouillage
Plus tard, le soleil fait timidement quelques apparitions entre les nuages. Nous décidons d'aller à terre pour découvrir un peu notre mouillage. Alors que nous mettons l'annexe à l'eau, deux cygnes blancs viennent nous saluer.
La marée a baissé et découvert une grande plage de sable. Derrière elle, une douce prairie bordée d'arbres avec un van noir et blanc garé là. A l'intérieur du van, carrot cake, gâteau au chocolat et brownies nous donnent l'eau à la bouche. Nous nous servons de thé, café et pâtisseries que nous dégustons au soleil, les pieds dans l'herbe tendre.
Nous découvrons alors dans la prairie à la bordure des arbres, quelques uns des célèbres cerfs élaphes de Jura ! Il y en a 5 000 qui vivent en complète liberté sur l'île alors même qu'il n'y a que 200 habitants…
Une conclusion heureuse...
Finalement, nous ne regrettons pas d'avoir fait le déplacement ! Le capitaine va frapper une amarre à terre pour contrer la houle qui entre pour le moment dans le mouillage. Les enfants courent dans tous les sens à la plage et la machine à laver s'occupe des dégâts occasionnés par le mal de mer. Tout se termine bien.
Reste à diagnostiquer le problème de notre guindeau...