Quelle formation, quel diplôme pour occuper ce poste ?
Il n'y a pas, à proprement parler, de formation spécifique à cette fonction lorsque l'on est le créateur-fondateur du chantier. Cela part plutôt d'une envie et de quelques idées précises de ce qu'il faudrait faire pour proposer une offre différente en matière de plaisance. En clair il faut, définir un concept de navigation, se différencier des autres en apportant une certaine valeur ajoutée, mais avant tout il faut travailler chez d'autres chantiers pour acquérir de l'expérience et un véritable bagage technique. Ce métier exige donc de bonnes connaissances en administration des entreprises, de bonnes connaissances techniques et une sacrée expérience de navigation.
Le parcours de Denis s'inspire largement de ces principes. Après plusieurs années de convoyage, de préparation de bateaux, et d'heureuses rencontres (de Bruno Voisard loueur et constructeur de catamarans à Christian Bouroullec créateur de la lignée des Pogo et Pierrick de Kervenoael qui a remis le Catboat au goût du jour grâce aux Ikone) émerge petit à petit l'idée de faire des bateaux et d'en faire sa vie professionnelle.
Le chantier IDBmarine est créé en 2005. L'idée de départ est simple : mettre toute son expérience de la voile pour imaginer et construire des voiliers dédiés au plaisir d'être sur l'eau en famille ou entre amis et aussi bien conçus pour la navigation en solitaire qu'en équipage. Dès le début, Denis et son équipe innovent en intégrant de nouvelles technologies (infusion et injection) pour la fabrication des coques, ponts et pièces de bateaux.
Quelles compétences requises ?
Patience, écoute, anticipation, management
Au-delà des compétences techniques indispensables, qui aujourd'hui s'acquièrent dans des filières pros dédiées au composite, à l'électronique embarquée… la vraie découverte et angoisse, c'est le métier de chef d'entreprise. Assurer la gérance de la société, se consacrer à la stratégie, au développement technique et à la gestion du personnel demande de la compétence et aussi du temps.
Mais le plus important c'est de savoir s'entourer, de savoir agréger les compétences et de faire confiance à l'intelligence collective !
Quel quotidien ?
Le mot d'ordre : Être partout sans se disperser !
C'est-à-dire être dans l'atelier pour produire et développer les pièces, assurer la relation avec la clientèle et les fournisseurs, prendre en charge la partie administrative, réunir, former et accompagner une équipe et cerise sur le gâteau, parfois faire essayer les bateaux.
Dans le même temps, il faut pouvoir consacrer du temps au développement des projets en cours, d'une nouvelle gamme, d'une amélioration technique ou technologique. L'échange permanent avec les coureurs de la Mini Transat autour du Maxi 650 en est la preuve. Ces échanges permettent de faire évoluer le bateau en permanence pour toujours plus de sécurité et de performance. L'évolution du gréement sur le Mojito 8.88 vise également à améliorer le confort de navigation. Là encore c'est l'échange avec les propriétaires qui fait la différence.
Nous sommes à la fois dans une logique industrielle et du sur-mesure voire de la dentelle…
Quelles responsabilités ?
À égalité garantir la sécurité des collaborateurs et la satisfaction de nos clients. En tant que "patron", j'ai le devoir de garantir l'emploi, la pérennité de l'entreprise et bien sûr sa bonne gestion.
Vis-à-vis de nos clients, je dois garantir un produit fini, de qualité et répondant parfaitement au cahier des charges. Le bateau doit être conforme à ce qui a été vendu pour la plus grande satisfaction de nos clients. La qualité est le maître mot, car cela a un impact commercial, et maintient la réputation du chantier.
Quelles sont les évolutions possibles de ce métier ?
Avant tout ne pas oublier de "sentir le vent". Au-delà de la litote, l'avenir s'écrit en écoutant, en observant, en cherchant et en naviguant. Il faut garder de l'avance pour nos bateaux avec un design innovant, de la performance et bien sûr du confort à la mer et en escale.
La demande évolue. Celle de nos clients tout autant que celle de la société qui vise à une plaisance différente. À la fois plus souple dans l'usage du bateau et encore plus respectueuse de l'environnement et de la ressource. Peut-être faut-il construire des bateaux plus raisonnables en taille, mais beaucoup plus confortable ? Un bateau doit continuer à faire rêver et il nous faut sans cesse innover.
Le biocomposite déjà en place au chantier avec la fibre de lin doit continuer à se développer. Nos bateaux doivent changer dans leur conception, leur construction et doivent s'inscrire dans un cycle de vie prévu dès le départ.
Nous vendons du rêve et du bonheur ! Quoi de plus enthousiasmant ?