Cameraman pour Under The Pole
Victor Rault a été caméraman pour Under The Pole pendant plusieurs années, suivant leurs expéditions au Groenland puis en Polynésie française.
"J'ai rencontré Ghislain Bardout et Emmanuelle Périé-Bardout d'Under The Pole en 2013 pour la préparation de leur expédition au Groenland. J'étais embauché par une boite de production parisienne qui s'occupait de leur film. À la base, je suis parti pour 4 mois et j'y suis finalement resté 18 mois en tant que bénévole."
Cette mission lui donne le goût de l'aventure et de l'expédition. À leur retour en 2015, l'équipe planche sur un nouveau projet : Under The Pole III et obtient assez rapidement un soutien financier de la part d'Azzaro. Ils décident alors d'embaucher une équipe pour ce projet et choisissent notamment parmi les bénévoles.
"J'ai donc commencé à travailler avec eux en CDI sur toute la préparation du passage du Nord-Ouest, que nous avons effectué en 2017."
Finalement, après cette 2e expédition, Victor retourne à ses premiers amours, la production de films. Il se met à son compte, réalise plusieurs tournages pour Arte et quelques missions ponctuelles pour Under The Pole. Finalement, il participe à leur dernier projet, Capsule, en Polynésie française.
"J'étais caméraman sous-marin et terrestre. J'ai du passé mes diplômes de plongée en marche forcée pour assurer la partie sous-marine, mais aussi la réalisation dans la Capsule. Au total, j'ai passé une dizaine de jours d'immersion, répartis sur plusieurs jours, dans le cylindre."
À la découverte du monde de Darwin
C'est pendant cette expédition que lui vient l'idée du Projet Darwin. Alors qu'il réalise une interview, il tombe sur le journal de bord de Darwin – auteur de la théorie de l'évolution - dans la bibliothèque du Why (NDLR : le bateau d'expédition d'Under The Pole) et y découvre le récit de son tour du monde au 19e siècle.
"J'ai trouvé le bouquin vraiment passionnant. En plus des observations naturalistes pour lesquelles on connait bien Darwin, il y a toute une partie humaine avec ses émotions et ses ressentis par rapport à ses découvertes. Il avait 22 ans quand il est parti et n'avait connu que la campagne anglaise. Du jour au lendemain, il se retrouvait en plein cœur de la forêt tropicale atlantique. Ça le fascinait et il l'écrivait. Cet entremêlement d'aventure naturaliste et ses ressentis, c'est fascinant."
Dans le cadre de son tour du monde, il s'est arrêté dans le Pacifique, en Polynésie. Et en lisant la description de l'île sur laquelle se trouvait Darwin, Victor a immédiatement reconnu Moorea, où il se trouvait également.
"Cette île qu'il décrivait ressemblait beaucoup à celle où j'étais. Elle ne s'appelait pas comme ça à l'époque. J'ai trouvé ça assez intéressant de comparer ce que je pouvais voir moi à ce que Darwin décrivait de l'écosystème. Au niveau du paysage, mais aussi complété par les discours scientifiques sur les récifs coralliens que nous étudiions et notamment le réchauffement climatique et l'acidification des océans.
Je me suis dit que si cette comparaison fonctionnait en Polynésie, alors elle fonctionnerait ailleurs. C'est ainsi qu'est née mon envie de refaire le même voyage que Darwin – effectué 200 ans plus tôt – pour comparer la biodiversité d'hier et d'aujourd'hui."
Un tour du monde en bateau
Pour son voyage de 4 ans autour du monde, Victor a choisi de voyager en bateau. Pourtant, il ne sait pas naviguer et surtout, il n'a pas de bateau.
"Il y a deux raisons à ce choix. La première, c'est que j'ai beaucoup grandi au contact d'Emmanuelle et de Ghislain. De manière personnelle et professionnelle. On a toujours vécu sur le Why et cette vie en mer m'a beaucoup plu toutes ces années. Je me suis toujours dit que j'achèterai mon propre bateau, mais pas seulement pour un faire un tour du monde en vacances. Mon projet de bateau s'est cristallisé autour de ce projet de voyage scientifique.
La deuxième raison c'est l'exemplarité écologique. Pour la réalisation de documentaires, j'ai été amené pendant environ 8 ans à voyager à travers le monde pour étudier les problématiques environnementales. Pourtant, les voyages se faisaient en avion. Je me suis donc demandé comment produire des contenus, tout en continuant à voyager et explorer de manière plus sobre écologiquement parlant."