Arrivé chez NKE comme fournisseur de l'ombre de l'électronicien
Après avoir débuté dans l'électronique comme technicien, spécialiste de l'hyperfréquence et des 1ères antennes satellites, Paul Fraisse entame une formation de cadre commercial. Entré stagiaire chez Micrel à Hennebont, à proximité de Lorient, il y devient commercial. "J'avais 3 clients à l'époque : l'IFREMER, une fonderie et NKE. Nous étions le sous-traitant caché. Noël Kerebel [le fondateur de NKE, NDLR] nous commandait les études et les logiciels pour les cartes électroniques. De 1988 à 1998, je faisais le lien avec les développeurs. Des gens comme Bilou, Desjoyeaux ou Le Cam demandaient à NKE de faire un pilote automatique qui tiennent un Figaro 1 sous spi. On cogitait, on faisait des essais et NKE produisait les cartes et faisait le marketing" explique Paul Fraisse.
Une transition en douceur pour le nautisme
"Noël a voulu revendre NKE pour partir faire le tour du monde et a proposé au propriétaire de Micrel de racheter la société. Après avoir refusé une première fois, en 1998, je lui ai proposé de m'occuper de la partie nautisme. On a fait en sorte que les clients ne voient pas le changement. NKE a eu la chance de passer aux travers des mailles du filet des grands investisseurs. Je prends souvent cet image : on a construit un mur large avec de petits cailloux. Quelques-uns sont tombés mais il ne s'est pas écroulé. Mais on ne nous a pas demandé de mettre des palplanches pour faire vite au risque que tout s'écroule. On a toujours fait de la croissance pour financer les développements, mais sans excès" se félicite Paul Fraisse.
Observateur de changements majeurs de l'électronique
Lorsqu'on l'interroge sur les changements majeurs qu'il a observé dans sa carrière dans l'électronique marine, il peine à se limiter mais cite 3 innovations principales. "La première, c'est l'arrivée du GPS que NKE a essayé de démocratiser grâce à l'intercom. Puis il y a évidemment le pilote. Pour les 1ers Vendée Globe, ils paraient avec 6 ou 7 pilotes qui cassaient, avaient une grosse consommation et barraient mal. Aujourd'hui, on part en croisière sans même avoir besoin de barre ! Enfin il y a l'arrivée de l'informatique et des ordinateurs à bord avec Adrena, Maxsea et les logiciels de routage. Cela ouvre des possibilités, mais ça peut poser des questions, quand on voit que certains abandonnent sur le Vendée Globe parce qu'ils ne peuvent plus faire tourner les routages. Enfin, de manière plus longue et diffuse, il y a l'évolution des capteurs. En 20 ans, on a fortement réduit les retards des capteurs et leur temps de latence. Avec les capteurs hautes résolution, on a aussi fait évoluer les logiciels pour traiter ces données" raconte le désormais ex-dirigeant de NKE. Toujours passionné, on devrait continuer à le rencontrer encore un peu dans les allées des prochains événements nautiques dès que la situation sanitaire s'améliorera.