Tout est parti d'une photo. Celle qui illustre les tenders de Team New Zeland sur la coupe de l'América 2021. On y voit deux tenders motorisés avec des hors-bord Mercury. Le premier a 4 x 450 ch alors que le second affiche (seulement..) 4 x 400 ch. La question se pose : est-ce bien raisonnable pour accompagner une course de voile ?
Trop de hors-bord qui tuent l'image de la voile ?
La voile a toujours eu une image de sport "propre". On utilise le vent pour se déplacer et tenter d'aller le plus vite possible. Les derniers développements technologiques, notamment les foils ont permis de gagner en vitesse. En soulageant les coques des bateaux, les foils font gagner de précieux nœuds et les vitesses des nouveaux engins avoisinent les 50 nœuds. Pour les suivre, les bateaux accompagnateurs augmentent leur motorisation. À l'extrême ?
Pour le seul Team New Zeland sur la coupe de l'America, on comptabilise 3900 ch au cul de leurs bateaux accompagnateurs… À plein régime (et ils sont souvent à fond pour suivre le voilier à près de 50 nœuds), ces trois bateaux consomment 1300 l/h ! Cela pour une seule équipe (la Coupe compte cette année 4 équipes).
Idem pour la SailGP, course qui regroupe 8 catamarans volants F50 monotypes (ex-bateaux de la coupe de l'America). Pour organiser une épreuve, l'organisateur de la course débarque avec une flotte de 18 semi-rigides et plus de 7000 ch sur les tableaux arrière… Tout cela pour suivre seulement 8 voiliers ?
Augmenter la puissance des moteurs pour suivre les voiliers sur leurs foils
Avec cette nouvelle génération de voiliers très rapides, les motoristes des bateaux accompagnateurs se heurtent à une problématique : Pour aller vite et suivre les voiliers de la coupe de l'America, les tenders doivent être longs (autour de 10 m). S'ils sont longs, ils sont plus lourds. Et cette augmentation de poids demande une forte puissance moteur. CQFD. À tel point que les motorisations in board ne sont plus assez performantes et doivent laisser la place à des hors-bord.
Hélas, ce déploiement de gros hors-bord sur les tableaux arrière donne une contre-image de celle que veulent véhiculer les sponsors au travers de la voile. Il existe pourtant des solutions, hélas pas encore disponibles, mais qui ne demandent qu'à être développées.
Demain, des tenders sur foils avec un moteur électrique ?
En effet, si les voiliers accélèrent une fois perchés sur leurs foils, pourquoi ne pas faire de même avec les bateaux à moteur qui les suivent ? Les foils limitent la trainée dans l'eau et nécessitent beaucoup moins de puissance pour naviguer, à la voile comme au moteur. Ce serait sans doute aux organisateurs des courses de réclamer (d'obliger ?) que les équipent fassent de la recherche et des investissements dans ce domaine. La motorisation électrique pourrait aussi être considérée, sans doute combinée avec les foils.
Espérons qu'une prise de conscience sera rapidement prise par toutes les équipes qui écument les plans d'eau pour que la voile reste un sport nautique en phase avec son image.
Bénéteau nous dévoile les secrets de son bateau volant
Enfin, après 9 mois de travail dans l'ombre, le Groupe Bénéteau a diffusé les premières images de son bateau à moteur à foil. Ce bateau volant de 9,70 m est un concept-boat qui servira durant les départs de course. L'objectif à terme est de valider la technologie de foil au service de la plaisance. Patrick Tableau, l'un des deux chefs de projet répond aux questions de Bateaux.com.
EMIRATES TEAM NEW ZEALAND TO DRIVE INITIATIVE IN MARINE INDUSTRY WITH HYDROGEN INNOVATION - Emirates Team New Zealand
Emirates Team New Zealand have committed to drive Hydrogen innovation in the marine industry by developing Hydrogen powered chase boats for the 37th America's Cup. They have been working with AFCryo, a Christchurch based innovative company in design, development and manufacture of composite cryostats for the cryogenic and superconducting industries