Les grands espaces, la solitude du large, l'appel du continent lointain, la rencontre d'une autre civilisation… Les motivations à prendre la mer sont légion, chacun aura la sienne et chacun trouvera son plaisir dans le type de navigation qui lui convient, côtier comme hauturier.
Mais … on oublie souvent les plaisirs et la technicité de la navigation fluviale. Longtemps considéré comme du "traîne couillon", la promenade à 5 noeuds maximum - pardon 5 kilomètres par heure, nous sommes en eaux intérieures, on n'y parle pas en unités marines - offre bien des plaisirs à tous les amoureux de l'eau, depuis le Nord jusqu'au Sud de l'hexagone, chacun pourra tantôt pécher, tantôt se baigner ou, encore, franchir de multiples sas.
Pourquoi faire du fluvial ?
Parce que prendre son temps est devenu un luxe, la navigation fluviale impose d'aller doucement. Réglementairement limité à 5 km/h sur la plupart du réseau des VNF (Voies Navigables de France), le flâneur rêveur contemplatif aura l'occasion de regarder le paysage et de rêver au prochain port, à la prochaine écluse. Il la franchira en discutant avec l'éclusier, de la pluie comme du beau temps, du super restaurant du coin comme de l'endroit idéal pour avitailler. La navigation lente est une occasion de partager, en famille, entre amis ou plus simplement en couple un moment suspendu entre ciel et terre, économe en carburant en plus !
Avantage précieux à la navigation en eau douce, elle va vous permettre de lier l'utile à l'agréable, reconnaissons qu'il est plus plaisant de faire un tour calme sur l'eau pour rincer son moteur après une saison en mer, plutôt que de le regarder tourner avec des oreilles de rinçage installées.
Quelle technicité ?
La navigation en eaux intérieure demande l'extension éponyme à votre permis bateau, à raison : La signalisation, la logique et les règles sont très différentes de celle du monde marin. On ne parlera plus de "bâbord" ou de "tribord", mais de rives, droite ou gauche selon le cas. On ne veillera plus le canal 16, mais on rejoindra le canal indiqué par la signalisation présente tout au long de la voie parcourue. On n'aura pas besoin de noter les horaires de marée, mais les horaires de chômage - éventuels - des écluses. Aucun besoin, ici, de trois moteurs de 200 chevaux pour avancer, un petit 50 chevaux - voire un moteur électrique - pourra souvent suffire. N'allez pas penser que tout soit facile et accessible sur les fleuves : remonter le Rhin ou encore la Loire demande une vraie formation et une technicité que certains vieux loups de mer peuvent être loin de posséder !
Comment faire ?
Si vous êtes l'heureux propriétaire d'un bateau motorisé ou motorisable, il vous suffira de rejoindre le fleuve, le canal ou la rivière visés, de vous acquitter éventuellement - hors de Bretagne en fait - de la vignette des Voies Navigables de France et … vous pourrez naviguer de Calais à Marseille en découvrant les mille richesses de notre beau territoire !
Si vous ne disposez pas de votre propre bateau - ou qu'il est allergique à l'eau douce - les loueurs de bateaux sont légions le long de nos fleuves, Le Boat, pour ne citer que lui, propose de locations au départ de plus de cinquante stations réparties sur tout le territoire, pour des locations dont le tarif démarre aux alentours de 500 € par semaine.
En résumé
La navigation fluviale est une approche différente de la navigation, qui offre l'opportunité de prendre du temps, de se changer d'air et de voir du paysage, ce que peu de navigations maritimes - au-delà du côtier - ne proposent. La faible vitesse rend cette navigation - presque écologique, les pêcheurs pourront mettre des lignes, les sportifs pratiquer kayak ou paddle et les rêveurs auront le loisir de se reposer, à l'ombre des peupliers du canal du midi, sous les remparts de Dinan.
Naviguer en fluvial c'est mêler les plaisirs de la navigation et ceux de la vie. Qu'attendez-vous pour essayer ?