Le Cotentin, une péninsule sauvage et étonnante !
Auparavant séparé du reste de la Normandie par un mince bras de mer dans les marais de la Douve, le Cotentin est aujourd'hui une péninsule grâce aux portes à flot qui régulent l'entrée de la mer. L'hiver pourtant, quand les marais sont inondés, le Cotentin entouré d'eau reprend les traits d'une île.
Voici quelques idées d'escales et mouillages, testés pour vous !
Nous vous proposons une petite balade d'une semaine entre Carentan, Morsalines, Saint-Vaast-la-Hougue, Barfleur, Tatihou, le Val de Saire, les iles Saint-Marcouf.
À faire dans n'importe quel ordre en tenant compte évidemment des distances et des marées.
Dans cette partie occidentale de la baie de Seine, les fonds sont globalement de faible importance, les bancs de sable bien présents jusqu'à parfois 2 milles des côtes. Même si le marnage est moins fort que dans certains points de la Manche, la marée a toute son importance pour cette balade. Parfait pour réviser l'inégalable règle des douzièmes… . alors, embarquez avec nous ! Cela vaut le détour.
1.0 - Carentan
Capitale du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, Carentan-les-Marais a un patrimoine historique et culturel riche à découvrir. Cette ville a un passé marqué par les sièges et les affrontements. De la guerre de Cent Ans au DDay, la ville fut l'objet de nombreuses batailles contre les Anglais et avec les Anglais. Du port, vous êtes à deux pas de la tristement célèbre plage d'Utah Beach.
Mais ici, la nature est reine ! Pénétrez donc au cœur du parc des marais, et observez un paysage de bocages traditionnels. Ne passez pas à côté de ces somptueux panoramas et points de vue.
Pour accéder à Carentan, il faut emprunter le canal de Carentan au milieu de la baie du Grand Vey. Balisé de jour comme de nuit, il permet d'accéder au port en évitant le banc de la Madeleine. Attention à la hauteur d'eau et au courant et prévoyez un généreux pied de pilote pour remonter ce canal qui traverse les marais sur presque 5 milles.
À voir, à faire :
1.1 - Les portes à flots, ou portes à marées
Ce dispositif technologique hydraulique est très fréquent sur les côtes de la Manche. Fabriquées en bois massif, elles sont implantées sur le littoral correspondant aux marais ou aux polders, leur rôle est de permettre l'évacuation ou la conservation des eaux.
Principe de fonctionnement : Lorsque la mer est basse, les portes sont ouvertes sous la pression des eaux de surface (aux ruisseaux, rivières et fleuves) et des eaux de pluie, permettant leur évacuation. Lorsque la mer monte, les portes se referment par la force du flot, empêchant la pénétration de l'eau de mer dans les terres. L'objectif est alors de drainer une zone humide, d'empêcher la salinisation du sol et d'éviter les inondations. Elles constituent alors des dispositifs de poldérisation. Ce système ne bénéficie d'aucun apport d'énergie extérieur pour fonctionner, si ce n'est que l'énergie du courant de la mer et celui de l'eau douce des marais.
1.2 - Le pont-canal
Ouvrage d'art rare en France, il fait passer la route Caen-Cherbourg sous le bassin à flot reliant le port de Carentan et la mer. Surprenant de voir un camion passer sous sa quille…
1.3 Les sites et villes liés au DDAY
Utah Beach, Ste-Marie-du-Mont avec le Musée DDay expérience
2 - Les îles Saint-Marcouf
Elles forment un archipel composé de deux îles : l'île de Terre, réserve ornithologique et l'Île du Large, sur laquelle a été construit un fort militaire (19e), aujourd'hui abandonné. L'accès à l'île est actuellement interdit au public. Une association œuvre actuellement pour remettre le fort en état. Elle espère à terme pouvoir en dehors des périodes de nidification faire visiter ce vestige chargé d'histoire.
Si l'on ne peut pas y débarquer, rien n'interdit de faire une petite escale au mouillage le temps d'un pique-nique entre les îles…
3 - Saint-Vaast-La-Hougue
Nichée dans une baie paisible, Saint-Vaast-la-Hougue vit au rythme de son port de plaisance et de son port de pêche, le principal du Cotentin. Cette petite station balnéaire peut être admirée depuis le sommet de la tour d'observation de Vauban, inscrite au patrimoine de l'UNESCO, située au bout de la presqu'île. Sa tour jumelle se trouve non loin de là, sur l'île de Tatihou, accessible en quelques minutes en bateau amphibie ou à pied à marée basse. Coquette ville qui s'avance dans la mer, comme une proue de navire, elle a été élue « village préféré des Français » en 2019.
Pour les bateaux, le port à flot, avec écluse, est très accueillant. Il vous place d'entrée de jeu au cœur de la ville. Il est également possible de mouiller en « petite rade » pour attendre l'ouverture de l'écluse sauf par vent frais de NE et SE.
À voir, à faire :
3.1 - L'île Tatihou
Ce petit bout de terre, petite perle de granit, offre aux visiteurs, amoureux d'histoire et de nature, une palette de découvertes variées : jardins thématiques, tour Vauban, réserve ornithologique, musée, etc.
Paradisiaque l'été avec sa longue plage et son jardin botanique, l'île Tatihou devient beaucoup plus énigmatique l'hiver.
En fonction de la marée, le bateau qui vous y emmène sur l'eau, peut soudain... se hisser sur ses roues, et vous ramener par la terre ferme ! Le trajet est inoubliable et la découverte de Tatihou s'inscrit pour beaucoup comme le plus beau souvenir de leur séjour.
3.2 L'ostréiculture
Plus ancien bassin ostréicole de Normandie, le bassin de Saint-Vaast-la-Hougue est connu et reconnu pour ses huitres. Élevés en pleine mer, les coquillages bénéficient des plus fortes marées d'Europe. À marée basse, les parcs à huîtres dominent littéralement le paysage et semblent protégés par les fortifications de la Hougue et de Tatihou.
Et bien sûr les nombreux restaurants proposant les spécialités de poissons, fruits de mer et recettes à la sauce normande…
3.3 - Le Marais de Morsalines
Situé au cœur du Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin, ce marais est accessible en se mettant au mouillage, dans un paysage de bocage traditionnel. Mille paysages composent ce petit coin de Normandie. Entre marais, bocage, littoral et landes, la faune et la flore se développent et se diversifient, pour le plus grand bonheur des amoureux de la nature. Sortez vos jumelles et prenez-en plein les yeux !
À voir, à faire :
Le fort de la Hougue est une fortification construite sur les plans de Vauban. Avec le fort de Tatihou, il est destiné, par des tirs croisés, à assurer la défense de la baie de Saint-Vaast-la-Hougue. La tour de la Hougue est classée au patrimoine mondial de l'humanité depuis 2008, tout comme la tour similaire de l'île de Tatihou.
3.4 - Et plein de petits mouillages dans l'estuaire de la Saire
Pour le calme, la pêche à pied, les grands espaces…
4 - Barfleur
À l'instant même où l'on débouche sur le port de Barfleur, on comprend qu'aucune des photos que l'on a vues ... n'est truquée. Le contraste entre les couleurs vives des bateaux, la mer et la chaleur des toits de schistes sur les petites maisons traditionnelles de granit est inoubliable.
Tirant ses principales ressources de la pêche – la Blonde de Barfleur est une moule recherchée, mais homards, crustacés, crevettes et bar y sont tout aussi réputés Barfleur a inspiré de nombreux ouvrages qui mettent en lumière la pêche aux moules pratiquée au chalut sur le « Cap à l'Amont », à l'endroit même où se situe la moulière naturelle du port qui abrite aussi la doyenne nationale des stations de sauvetage en mer (crée en 1865).
4.0 - Le port
Port d'échouage dont l'accès est délicat par vent de NE. Chenal bien balisé. Échouage par fond de sable dur. Sa position est idéale pour le plaisancier qui souhaite effectuer de courtes croisières vers l'Angleterre et les îles anglo-normandes (Aurigny, Sercq, Jersey, Guernesey).
À voir, à faire
4.1 - Le raz de Barfleur
Il désigne le passage au large de la pointe de Barfleur où un courant de marée puissant peut, dans certaines circonstances, occasionner une mer difficile, voire dangereuse. Ce passage, est responsable de nombreux naufrages dont un des plus connus est celui en 1120 de la Blanche-Nef provoquant la mort de l'héritier du trône d'Angleterre, Guillaume Adelin.
Un premier phare, le phare de Gatteville est construit sur la pointe de Barfleur pour le signaler au navigateur. En 1865, une des premières stations de sauvetage de France est installée à Barfleur pour secourir les victimes du raz.
4.2 - Le phare de Gatteville
Situé à la pointe de Barfleur, c'est le 2e plus haut phare d'Europe. Après avoir gravi un escalier de 365 marches éclairé par 52 fenêtres, les visiteurs peuvent admirer le magnifique panorama sur le Val de Saire et la Manche.
