Découverte / Asinara : L'ancienne prison devenue parc naturel au large de la Sardaigne

Vue du parc naturel de l'Asinara

Une ancienne île-prison transformée en parc naturel protégé. C'est la belle histoire de l'Asinara au nord de la Sardaigne. Une escale agréable et sauvage pour les croisières en Méditerranée.

Une escale dans une nature préservée à la pointe de la Sardaigne

L'île de l'Asinara est située à l'extrémité nord-ouest de la Sardaigne. Elle est distante de 45 milles nautiques de Bonifacio et 55 milles nautiques d'Ajaccio. Certes plus éloignée de la Corse que l'archipel de la Maddalena, elle offre un objectif moins touristique et plus sauvage au plaisancier en quête de dépaysement italien.

Carte Asinara
© Carte CMAP-Embark

Le parc national recouvre la totalité de l'île, d'une superficie de plus de 50 km², incluant une réserve naturelle marine. A la côte occidentale ouverte aux tempêtes et à ses falaises rocheuses, s'opposent les plages et la côte basse du littoral est. Ilots et petites criques donnent un charme varié à cette nature très préservée.

La flore est principalement composée d'arbustes et de plantes basses. Fragile, à l'image de l'ancusa qui maintient le sable de la plage de San Andrea, interdite au public, elle est exploitée de manière raisonnée par la coopérative Farmasinara qui produit de la cosmétique. Lieu de nidification d'espèces rares comme le goéland corse, l'île héberge un centre de suivi des oiseaux migrateurs. Pour compléter le tableau, de nombreux animaux vivent en liberté : brebis, mouflons, ânes, mais aussi plus de 190 chevaux de race anglo-arabe sarde. Pour gérer le cheptel, le parc donne les poulains aux volontaires.

Asinara : d'Alcatraz italien à parc national

Si le nom d'Asinara n'évoque rien aux plaisanciers farnçais, il est fameux pour tous les italiens. L'île, qui a abrité un château du pirate Barberousse, n'était peuplée que de quelques centaines de pêcheurs et d'éleveurs lorsque l'état italien a décidé de les déloger pour créer une prison en 1885. La colonie pénitentiaire agricole de l'Asinara a alors grossi au fur et à mesure de la construction de bâtiments dispersés sur l'île. Accueillant les prisonniers de guerre austro-hongrois lors de la 1ère guerre mondiale, elle sert également de lieu de quarantaine. C'est dans les années 1970 qu'elle devient célèbre en accueillant les terroristes des années de plomb dans son quartier de haute sécurité. Ce dernier reprend du service dans les années 1990, accueillant les mafieux les plus célèbres d'Italie dont le fameux Toto Riina. C'est aussi sur l'île au plus proche de ses futurs meurtriers que le juge Falcone avait été "mis en sécurité" avant le maxi-procès contre la mafia. La maison rouge qui l'a accueilli tombe aujourd'hui en ruine... Lorsqu'en 1998, la prison ferme pour donner naissance au parc national de l'Asinara, un seul prisonnier a réussi à s'en échapper en plus de 100 ans. Pour les amateurs de tourisme pénitentiaire, la prison principale se visite avec les guides de l'île.

Poste de quarantaine
Matériel abandonné de la colonie pénitentiaire agricole de l'Asinara
Cours de la prison principale de l'Asinara
Cellules dans la prison principale de l'Asinara
Maison qui accueillit le juge Falcone

L'Asinara pratique pour les plaisanciers

L'accès en bateau au parc national de l'Asinara se fait obligatoirement sur réservation. Celle-ci est faisable en ligne. Les plaisanciers ne peuvent stationner que dans les 5 parcs de bouées jaunes, dont 3 sont réservées aux voiliers. 63 bouées sont disponibles. (Les autres couleurs sont dédiées aux professionnels du tourisme et aux différentes institutions présentes sur le parc). Le mouillage sur ancre est interdit.

La navigation, hors-zone interdite, ne peut se faire qu'à la voile, hormis dans les chenaux d'accès aux bouées. La pêche est bien entendue interdite.

La zone A est interdite au public

Le mouillage principal de Cala Reale dispose de 26 bouées et 14 places sur ponton pour des bateaux jusqu'à 14 mètres de long et 7 mètres de tirant d'eau. Il offre les services d'un port avec l'accès à l'eau, à l'électricité et le wifi.

Mouillage de Cala Reale

Le tarif journalier est de 3€/m pour les voiliers et 4€/m pour les bateaux à moteur, auxquels s'ajoutent 10€ par nuit pour les places au ponton.

Le déplacement sur l'île peut se faire à pied, en respectant les zones interdites ou en louant des véhicules ou des vélos électriques.

Le port urbain le plus proche est à Stintino, à 6 milles, le village fondé par des pêcheurs exclus lors de la fondation de la prison. Ce dernier, haut-lieu de la pêche au thon, accueille une jolie flotte de bateaux traditionnels à voile latine et un musée dédié à la pêche thonière. Des navettes emmènent les touristes sur l'île depuis Stintino. Ceux qui le souhaitent pourront dormir dans l'une des 6 chambres de l'unique Bed and Breakfast de l'île, géré par Blumare Service.

Le charme des voiliers traditionnels à Stintino
Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Marc Recouly
Marc Recouly
Un endroit glauque , une ile sans vie, des ruines abandonnees de l'administration penitentiaire qui n'a pas n ettoyé. On ressent surtout la déportation des habitants initiaux vers Stintino pour faire place au pénitencier. L'idée d'en faire un parc n'arrange rien, car il ne fait qu'accentuer ce manque de vie.
Ajouter un commentaire...