Principal objectif pour les participants de l'ARC 2018, traverser l'Atlantique sans encombre. Car la plupart des skippers et des équipiers sont unanimes ou presque : la navigation en flottille, comparée à une navigation libre, est un gage de sécurité. Les organisateurs, en contact quotidien avec tous les skippers, sont à même de faire intervenir un voilier tout proche en cas de naufrage, démâtage ou bris de safran.
L'ARC exige en effet un équipement très complet. Chaque bateau doit donc être en mesure de donner sa position tous les jours. Balises, gilets auto-gonflants, lignes de vie : le poste sécurité est passé au crible par les organisateurs.
L'escale à Las Palmas permet également de refaire les pleins et de réparer – ou acheter des équipements supplémentaires. Chaque année, plus de 1 000 voiliers font escale à Gran Canaria. Cette île, comme sa sœur Ténérife, est idéalement située sur la trajectoire des alizés avant le grand saut de la Transat.
L'ARC, dont c'est la 33ème édition, se pose comme le leader incontesté : face à lui, de nombreux organisateurs – RIDS et Atlantic/Carribean Odyssey - montent (ou remonte, pour Jimmy Cornell) des projets similaires mais peinent à rassembler une vingtaine de voiliers. L'ARC, lui, est à l'inverse victime de son succès. Et la présence toujours plus forte des multicoques compliquent encore l'accueil dans les ports ; un catamaran prend la place de deux monocoques…
Andrew Bishop, le big boss, a du se résoudre, faute de place dans la marina de Las Palmas, à organiser trois épreuves distinctes… La première, l'ARC +, comptait 72 participants – contre 69 l'an passé, lesquels ont quitté Las Palmas le 11 novembre, cap sur Mindelo, au Cap Vert, pour un nouveau départ vers Sainte Lucie le 21 novembre. Le tout nouveau ARC+ Saint-Vincent est décalé de quatre jours du premier et rejoint Saint-Vincent. Enfin le troisième départ est celui auquel nous avons assisté : c'est l'ARC historique…
Dans la marina, facile de reconnaître les concurrents ; tous arborent le pavillon ARC 2018. Mais si le voilier a déjà participé à l'épreuve, il présente également les anciens pavillons, dans l'ordre évidemment !
Autre rituel : sur la digue, la plupart des équipages peignent un dessin, un logo ou quelques mots en souvenir de leur passage. Le quai inférieur était lui aussi prisé des navigateurs, mais il a été semble-t-il été tout juste repeint.
Cette édition 2018 rassemble 174 voiliers de 36 nationalités différentes, répartis en plusieurs catégories. Les 21 régatiers purs n'ont pas droit d'utiliser le moteur. Les autres – 113 monocoques et 35 catamarans, si. Une savante formule permet néanmoins de classer les croiseurs, tenus de communiquer – sans tricher s'il vous plait ! - leur temps de moteur quotidien. Une quatrième et nouvelle classe rassemble 6 voiliers, qui se considèrent hors compétition Le gros des troupes est constitué de voiliers anglais (presqu'un tiers de la flotte), puis allemands et enfin américains. Les Français sont moins présents que l'année dernière – 10 bateaux contre 16 pour l'édition 2017.
Parmi eux, Jean-Pierre Dick, à bord de son JP 54 (crédit photo : Pierre-Yves Martens/Yachting Sud)
Combien ça coûte ? En moyenne, une inscription à l'ARC coûte 1 500 euros. Ces frais importants sont en partie amortis par les tarifs portuaires, plus avantageux. L'impressionnante flotte, diminuée de seulement huit voiliers qui ont retardé leur transat, a pris le départ dans d'excellentes conditions – petite houle de Nord-Ouest et grand soleil comme prévu. Malgré un alizé un peu timide établi à 10 nœuds, les voiliers sous spi se sont vite éparpillés sur l'horizon. Les autres, sous génois tangonné, filaient logiquement moins vite. Nous les retrouveront très prochainement de l'autre côté de l'Atlantique !
L'ARC 2018 en chiffres
- 18 à 21 jours : c'est le temps moyen qu'il faudra pour couvrir les 2 700 milles du parcours.
- 174 voiliers sont inscrits. 8 n'ont pas pris le départ.
- 983 membres d'équipages, dont 33 enfants. 20% sont des femmes.
- 8,93 m, c'est la taille du plus petit voilier, le Halmatic 30 Exalibur, mené par le Britannique Timothy Butler.
- Le plus grand voilier est G2, un one off de 39 mètres.
- La longueur moyenne des bateaux est de 15,36 m, contre 14,30 m en 2008.
- 1936, c'est l'année de construction de Peter von Seestermühe, plus ancien voilier.
- 12 ans : c'est la moyenne d'âge de la flotte – inchangée comparée à la précédente édition.
- 21 unités sont des Bénéteau. Le chantier vendéen est le plus représenté.
- 35 multicoques sont inscrits, contre 15 en 2008 et 30 l'an passé. Les plus représentés sont les Lagoon, avec 19 unités, dont 7 Lagoon 42.