Pourquoi s'attaquer au marché des petites unités en lançant le R35 ?
En 50 ans d'existence, c'est le plus petit modèle que nous lançons. Nous avons une gamme assez complète de 40 pieds à 40 m avec des styles différents.
L'idée du R35 c'est de focaliser sur l'innovation et la technologie. Ce qui était plus facile à faire sur un bateau plus petit au niveau de l'organisation et de la réalisation. C'est une révolution interne dans nos process de développement et de production.
Le R35 est un bateau étonnant au niveau du style, avec beaucoup d'élégance. Il est réalisé 100 % en carbone. C'est une première chez Princess, mais aussi dans la production de bateau de série.
Pourquoi lancer un bateau de série à foils ?
Notre objectif de développement était la stabilité. Dans le monde de la plaisance, les bateaux ont tous la même coque depuis des années et les innovations sont marginales. On voulait une vraie innovation et nous avons travaillé différemment avec l'écurie Ben Ainslie Racing (BAR).
Avant, j'occupais la fonction de directeur général chez McLaren Automotive. Nous avons passé 10 ans à adapter la technologie des Formule 1 sur les voitures de route. Aujourd'hui, le PDG de BAR est l'ancien PDG de Mac Laren F1, c'est un bon ami.
Il y a deux ans et demi, nous nous sommes dit "Avant on adaptait les Formule 1 à la route, si on faisait pareil avec les bateaux de la Coupe de l'America..." et il nous a fallu 20 mois pour sortir le bateau et mettre en place toute cette nouvelle technologie.
Avec le Princess R35, nous faisons un parallèle exact de ce que nous faisions dans l'automobile.
Pouvez-vous nous parler des foils ?
Le Princess R35 est un bateau d'aspect traditionnel, mais équipé de foils. Par contre ce n'est pas un bateau qui vole ! Ce n'est pas l'objectif recherché, nous voulions avant tout travailler la stabilité grâce aux appendices.
Les foils sont sous l'eau, ils descendent et s'adaptent pour régler l'angle de gite du bateau et la stabilité. Ils sont électroniques, totalement automatisés, inspirés des bateaux de la Coupe de l'America et développés par l'écurie BAR. Tout a été breveté. Les foils sortent automatiquement dès la mise en marche et rentrent de la même manière à l'arrêt.
L'objectif est de créer une gamme ?
Non c'est un modèle unique qui nous a servi de sorte de bureau d'étude. Maintenant, ce système peut être développé sur de plus grands bateaux et ça changera tout ! C'est le commencement de quelque chose d'incroyable.
Quel est le programme de navigation et pour quel type de plaisanciers ?
C'est un bateau polyvalent, mais surtout confortable et très facile à conduire, dans toutes les mers. Il est aussi très rapide puisqu'il atteint facilement 50 nœuds et tient très bien la route. Le changement avec les autres bateaux est radical. Son comportement est étonnant !
Même si c'est un bateau nerveux, nous avons mis l'accent sur le confort à bord.
Comment se situe le Princess R35 dans votre gamme au niveau du prix ?
C'est le plus petit modèle, mais pas le moins cher. Il vaut le prix d'un V50, soit 500 000 livres (561 450 €). Notre carnet de commandes est plein jusque fin 2019 !
Crédits photos : Bateaux.com