Un départ en douceur
Gin, bières et bon repas ont permis à l'équipage de Loustic de bien se reposer, malgré le Lord of the Glens, un petit paquebot de croisière à quai à proximité de notre terrain de camping et dont le groupe électrogène a tourné toute la nuit. Après le traditionnel cérémonial du petit déjeuner et du sandwich à la saucisse, dont le charme exotique commence à disparaître avec la répétition, vient l'heure du briefing. Les moutons aperçus la veille, non dans les prairies mais sur la crête des vagues, ont disparu. Le soleil est bien présent et le vent de nord-est, faible, installé dans l'axe du Loch Ness, augure d'un agréable louvoyage. Pourtant, on sent lors du briefing que Martin, en charge de la sécurité, s'attend à plus de vent. Le Loch Ness peut vite changer de visage, avec des effets météo locaux importants.
Réveil à Fort Augustus
Départ de Fort Augustus
Pas de Nessie, mais du vent sur le Loch Ness
Le départ est donné dans de bonnes conditions, sur un lac calme. Nous retrouvons rapidement notre rival Craig, le Swallow Boat en contreplaqué avec lequel nous jouons depuis le début du SailCaledonia. Après quelques batailles de virement de bord, chacun tente successivement des options sur une berge ou l'autre du lac. Nous avons systématiquement l'impression de faire le mauvais choix, mais les croisements montrent un écart stable. Le vent forcit progressivement pour atteindre force 4 à 5 Beaufort. La puissance du Multimono, dont nous avons rempli les ballasts, également plus long que son concurrent, nous permet de creuser l'écart et de passer la ligne d'arrivée en tête. Allions-nous trop vite ? Nessie ne s'est pas montrée en ce premier jour sur le Loch Ness.
Le Swallow Boat Craig, notre camarade de jeu
Jack, rapide à l'aviron, mais aussi sous voile!
Un mouillage niché au cœur des arbres
La fin du mois de mai, époque à laquelle se tient le SailCaledonia, est l'une des plus belles périodes pour visiter l'Ecosse. L'anticyclone est en général particulièrement solide sur le nord de l'Europe, garantissant soleil et paysages fleuris. C'était particulièrement vrai pour cette édition 2018. Mais cela signifie aussi que le vent, dominant du sud-ouest dans l'année, s'oriente au nord-est, rendant les mouillages habituels inutilisables. Martin a donc décidé de nous mettre à l'abri dans l'estuaire naturel de la Foyer River. Un membre de l'organisation, en combinaison sèche, est censé montrer la passe d'entrée, un banc de sable limitant l'accès. Loustic arrivant en tête, il n'est pas encore à son poste. Nous visons à côté de la passe et en sommes quittes pour nous mettre à l'eau. La beauté et le calme de l'abri, où nous nous amarrons sur les arbres, mérite de se mouiller les cuisses ! Je profite de l'écart avec les autres voiliers pour me poster à l'entrée de la rivière et photographier l'arrivée des bateaux concurrents.
Loustic, premier dans la Foyer River
Arrivée dans la Foyer River
Entrée à la pagaie dans la Foyer River
Aux abords de l'arrivée (1)
Aux abords de l'arrivée (2)
Passage de la barre... à pied!
Drascombe au surf sur la barre
Elsie entre dans la Foyer River
Le drascombe Maggie s'approche de la passe
Equipages au repos
Chacun s'installe. Nous plantons la tente dans le camping voisin, tandis que les aspirants au Highlander Trophy, 100 % autonomes, aménagent leurs bateaux pour une nuit dans le calme de la rivière. Heureusement, les midges, sortes de mouches piquantes, spécialités écossaises ne sont pas très virulentes cette année. Arrivés tôt grâce au vent soutenu, chacun peut profiter de l'après-midi pour faire la sieste ou déguster une bonne bière sur le pont de la péniche Ros Crana en observant les moutons sur le Loch Ness. Un concert de folk à bord d'un bateau accompagnateur conclut cette belle étape. Rendez-vous est pris pour chercher Nessie dès le lendemain !
La flottille du SailCaledonia, à l'abri dans la Foyer River
Un Highlander prêt pour la nuit!