Eco-Transat c'est l'ambitieux projet de l'Association Déferlante Océane, qui consiste à réaliser des voiliers en fibre naturelle (fibre végétale et résine bio-sourcée). Une idée déjà tentée par certains, à l'image de Gwalaz, le trimaran en fibre de lin de Roland Jourdain, ou encore Tara Tari ou Gold of Bengal, les voiliers en fibre de jute de Corentin Chatelperron, voir même Fipofix, un voilier en fibre de basalte…
Mais l'ambition de ce projet va plus loin : créer un chantier naval, sous forme de coopérative (entreprise sociale) dédié à l'éco-conception. Et c'est en se basant sur la réflexion suivante qu'est né Eco-Transat "Pourquoi la navigation à voile, le mode de déplacement le plus écologique, se réalise-t-elle sur des bateaux non écologiques et bien peu recyclables en fin de vie ?"
Six bateaux, six matériaux
Le premier prototype — le "bateau-étalon" est actuellement en chantier au Grau du Roi, construit au 2/3. Appelé Sterne 25, il a été dessiné par l'architecte Guillaume Calestroupat, d'après les plans des membres de l'association. Construit en bois, il servira d'abord de moule pour les 5 autres voiliers construits en matériaux recyclables et biomatériaux, avant d'être transformé en voilier navigable aux côtés de ses sisterships et de prendre part aux raids Eco-Transat.
D'ici fin 2017, l'association s'est donné l'ambition de construire encore 5 prototypes en matériaux composites bio-sourcés, à base de fibres naturelles : fibres de lin, de chanvre, de basalte, de jute et de bois de bambou.
L'appui de l'école des Mines d'Alès
Pour réaliser ses voiliers éco-conçus l'association collabore avec les élèves ingénieurs du Centre des Matériaux de l'Ecole des Mines d'Alès. Ces derniers effectueront des tests en laboratoire et travaillent également sur la création de résines bio-sourcées, ce qui n'existe pas aujourd'hui.
Des tests grandeurs natures
Deux raids d'aventure seront organisés, l'un autour de l'Europe et l'autre transatlantique, pour confronter les fibres naturelles, des six prototypes, à toutes les mers, et démontrer la fiabilité et la qualité de ces nouveaux voiliers.
Pendant deux ans (2018-2019), deux marins par bateau effectueront un tour d'Europe en 14 étapes et une transatlantique vers le Brésil. Ces deux raids couvriront à eux deux près de 120 000 milles (40 000 km)
Répondre à 3 problèmes de la plaisance
- Écologique : Face à l'impact des épaves de bateaux qui se délitent dans les ports (20 000 par an en France), construire des voiliers éco-conçus et à terme entièrement écologiques.
- Économique : Lancer un chantier naval, outil industriel créateur d'emplois et s'inscrivant dans une économie du littoral forte de son potentiel.
- Social : Ce projet concoure à re-démocratiser la pratique de la voile en rendant accessible au plus grand nombre des voiliers à coûts raisonnables.
Un projet collaboratif
À la tête de ce projet, Gilles Melon, président de l'association Déferlante Océance. Celui qui a passé 2 ans à naviguer à la voile et passé le Cap Horn compte plus de 35 000 milles à son compteur. Ce passionné de bateaux a aussi écumé les chantiers navals, de La Rochelle à Port Camargue, en passant par Bordeaux. Il travaille désormais à la préparation du bateau de Kito de Pavant pour le Vendée Globe 2016.
Pierre-Julien est le vice-président de l'association, mais aussi graphiste de formation et travaillant désormais en voilerie. Technicien en construction de voiliers, il apporte sa double compétence au projet.
Michel Dupoirieux est le spécialiste du montage de projets collaboratifs. L'ex-directeur de l'Union régionale des Scop (Sociétés coopératives et participatives) Languedoc-Roussillon est aussi passionné de mer, à bord de son voilier partagé.
Mais de grands marins apportent également leur soutien au projet, notamment Kito de Pavant (engagé sur le Vendée Globe) ou encore Jérôme Poncet, aventurier des mers du sud, est dénommé le "Pape des glaces".
Aidez-les à financer leur projet
Après avoir déjà financé plus de 40 000 € sur les fonds propres de ses initiateurs, EcoTransat recherche 30 000 € pour "boucler" le premier prototype de voilier. Grâce à une campagne de financement participatif (crowfunding) organisé sur la plateforme Zeste, l'association espère sensibiliser l'ensemble des personnes et des organisations susceptibles de s'investir dans ce projet d'avenir, à la croisée du monde de la voile, de la technologie, de l'écologie et de l'économie socialement innovante.