En 1994, Alain Thébault, avec le soutien d'Éric Tabarly, met au point l'Hydroptère, un catamaran qui "vole" grâce à ses foils et sa dérive. Le bateau est fragile, mais le marin décroche plusieurs records, dont le record absolu de vitesse à la voile (50,17 nœuds) en 2009.
Passionné depuis tout petit par le fait de faire voler des bateaux, il se lance désormais dans une nouvelle aventure, créer un véhicule fluvial volant zéro émission, pour les milieux urbains : le Sea Bubble.
L'idée – plutôt futuriste – lui est venue de ses trois filles, qui vivent dans des grandes villes, engorgées par les transports routiers. Les quais sont saturés et les cours d'eau sont disponibles pour se déplacer.
Alain Thébault décide alors de créer des bulles volantes électriques capables de voler sur l'eau. Pour cela, le Sea Bubble sera équipé de foils - deux grandes ailes qui soulèvent le bateau de l'eau avec la vitesse -, mais aussi d'une propulsion électrique (deux moteurs et des batteries rechargées par des panneaux solaires).
Ce véhicule fluvial ressemble à une petite cabine avec quatre "pattes" et de nombreuses surfaces vitrées. Il pourra accueillir 4 personnes et avancera à une vitesse de 18 km/h (vitesse limite à Paris.) Néanmoins, cela dépendra du lieu de son utilisation. À San Francisco, la vitesse est limitée à 30 km/h.
Anne Hidalgo, la maire de Paris s'est d'ores et déjà montrée intéressée par le projet et espère que Paris soit la première capitale à tester les deux premiers prototypes de bulles volantes électriques sur la Seine. Mais le projet pourrait également intéresser Londres ou encore les États-Unis.
Le Sea Bubble sera d'abord utilisé comme un taxi, avec un chauffeur, comme véhicule personnel ou en libre-service, à la manière des vélibs. Ces véhicules urbains seront une nouvelle manière d'appréhender les fleuves, les lacs ou les rivières. Reste à savoir comment les amarrer même si le marin à son idée là-dessus : utiliser les pontons des batobus.
Pour réaliser son projet fou, Alain Thébault peut compter sur le soutien financier d'Henry Seydoux, directeur des drones Parrot, mais aussi de maisons de luxe, à l'image de Courrèges, qui serait d'ores et déjà de la partie.
Alain Thébault
Tandis que les prototypes sont en construction, les premiers essais sur la Seine devraient se dérouler au printemps 2016. La production de masse devrait débuter en 2017.
Le prix de vente devrait se situer aux alentours de 12 000 € et une centaine de commandes serait déposée. Alors, à quand des bulles volantes sur la Seine ?