Le trimaran Macif est arrivé à Itajai au Brésil ce samedi 7 novembre à 6 h 57'29'' (heure française). François Gabart et Pascal Bidégorry auront donc mis 12 jours 17 heures 29 minutes 27 secondes pour boucler le parcours de 5400 milles (10 000 km) entre Le Havre et le Brésil. En réalité, l'Ultime aura parcouru 6340 milles à la vitesse moyenne de 20,75 nœuds.
Dès le départ, Macif a pris la tête de la flotte, juste derrière Sodebo Ultim'. Ne lâchant rien sur le leader, il n'a jamais eu plus de 70 milles de retard sur le trimaran de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias. Alors que les deux autres Ultimes en course abandonnaient - chavirage pour Prince de Bretagne et avarie de gréement pour Actual - Macif et Sodebo accentuaient leur duel.
Celui s'est d'ailleurs accentué après leur passage au large de l'archipel du Cap-Vert, après qu'ils aient longé les côtes marocaines. Lors du passage du Pot au Noir, les deux Ultimes étaient encore au coude à coude, mais François Gabart et Pascal Bidégorry ont réussi à quitter la zone sans vent plus rapidement.
Macif a donc pu dérouler dans les alizés et accumuler les milles avec son concurrent, avec près de 250 milles d'avance. Mais l'arrivée sur Itajai s'est jouée au ralenti. Les deux marins sont donc arrivés au Brésil en fin de nuit brésilienne avec environ 95 milles d'avance sur Sodebo Ultim', attendu vers midi.
"Génial ! C'est une impression formidable parce que c'est la première course du trimaran MACIF et c'est sa première victoire. On ne pouvait pas rêver mieux. Le bateau est extraordinaire, je l'aime déjà ce bateau. Partager tout ça avec Pascal, c'est un moment fort !
Nous n'avons pas eu beaucoup de problèmes techniques, c'est exceptionnel pour un bateau neuf. Je ne m'attendais pas à ça, je pensais que ça serait plus compliqué. Je remercie l'équipe, après deux ans de travail. Deux mois après la mise à l'eau, on gagne, c'est fantastique. Bravo à eux, nous, on a fait que la fin du boulot ! Ces deux derniers jours, de l'eau est rentrée par le tube du safran central, dans la zone arrière du bateau qui mesure 3 m. On a rentré 5 000 ou 6 000 litres d'eau. Et derrière, il y a les pilotes automatiques. On a réussi à vider. Et cela nous a mis dans le rouge.
C'est d'autant plus fort cette victoire, parce qu'il y a deux ans avec Michel (Desjoyeaux), on a cassé le mât au niveau de Salvador de Bahia. Et là, j'y suis arrivé. Avec Pascal, c'était top ! On a bien fonctionné en fonction des capacités de chacun, on était très complémentaires. Nous n'avions pas de doutes au départ, mais on ne se connaissait pas vraiment" a déclaré François Gabart à son arrivée.
"Il y a tout un tas de souvenirs. François a un nouveau jouet exceptionnel, on n'en a pas encore tiré toute la quintessence. Nous avons découvert le bateau tous les jours. Une transat Jacques Vabre, c'est toujours super, le parcours est magnifique, partager cela avec quelqu'un c'est super. Là, c'était vraiment bien d'être en double, car tout seul ça aurait été compliqué. Arriver premier ici, c'est formidable, dire que cela fait dix ans que j'avais gagné la Jacques Vabre avec Lionel Lemonchois…" s'est exprimé Pascal Bidégorry.