Un produit qui repose sur une technologie unique
Save Marine, est une start-up créée il y a deux ans, à l'initiative de Bernard Perriere. Cet inventeur a développé "une nouvelle façon de faire les alternateurs". L'entreprise développe des solutions de production d'électricité via des générateurs électriques hydroliens et éoliens. Elle possède une technologie innovante qui permet de commencer à produire à partir de faibles vitesses de courants. "Nous avons une technologie tout à fait particulière qui nous permet de faire de l'électricité à de faibles vitesses, ce que personne n'est capable de faire" nous explique Jean-Dominique Zanus, Directeur commercial de Save Marine.
Elle vient de mettre au point un hydrogénérateur pour le monde de la plaisance. "C'est un générateur conçu pour les voiliers de croisière, optimisé pour des productions de vitesses entre 3 et 8 nœuds. Ce n'est pas pour le monde de la course". Grâce à un système de 72 aimants intégrés à l'extérieur des pales, sans roulements à billes, la turbine n'a pas besoin de beaucoup d'énergie ni d'inertie pour produire de l'électricité.
"Pour faire simple, un alternateur, si vous lui mettez du courant ça fait un moteur et si vous lui mettez une force ça devient un générateur qui produit du courant. Dans l'eau c'est une hydrolienne et dans l'air c'est une éolienne. Dans un premier temps on s'est spécialisé dans l'eau parce que c'est beaucoup plus puissant que l'air donc c'est plus intéressant à gérer" commente Jean-Dominique.
Save Marine avait déjà la capacité de produire des turbines hydrauliques, mais Bernard Perriere a essayé de créer quelque chose de différent en chargeant les aimants "on a neuf brevets sur cette modalité très particulière de fabriquer ce générateur".
"Mon premier métier était moniteur de voile, j'ai donc emmené beaucoup de gens en bateaux et j'ai fait le rapprochement en me disant que sur les bateaux de croisière il y a de plus en plus besoin d'électricité" explique Jean-Dominique, d'ou la naissance du projet.
Une production d'électricité qui repose sur trois éléments clés
Ça fait plus d'un an et demi que Save Marine travaille à la mise au point de cet hydrogénérateur. La technologie repose sur 3 axes :
- Une façon particulière de disposer les aimants et les bobines ;
- Des aimants qui sont directement coulés dans la résine et qui ne gênent en rien la production et l'émission d'électricité "Notre avantage c'est que les aimants et les bobines sont étanches du coup le générateur en lui-même n'a pas besoin d'être étanche. On fait l'économie des joints et donc de l'usure car pour qu'un joint soit étanche, il faut que ça frotte, il n'y a pas de mystère."
- Un carénage qui permet de protéger aimants, bobines et hélice et qui présente deux avantages. "Le premier c'est qu'il est fabriqué d'une façon particulière, c'est ce qu'on appelle les profils Naca, qui eux sont bien connus et qui ont la particularité d'accéler le flux à l'intérieur de la turbine en gagnant à peu près 10 %. On créé artificiellement la vitesse avec cette accélération. L'autre avantage est qu'on diminue la traînée grâce à un profil caréné."
L'hydrogénérateur ne rencontre pas de perturbations même à des vitesses faibles.
Un produit en phase de tests
Pour le moment, des phases de tests sont en cours et rien n'est acquis ni validé mais nous obtenont déjà 80 watts à 5 nœuds et l'ambition finale est de dépasser les 100 et d'atteindre les 120 watts à 12 volts. "On espère y arriver, on a bon espoir et on continue à travailler."
Les essais continuent "On en réalise 3 sortes" explique Jean-Dominique. Tout d'abord il y a des essais en labo "on fait tourner la turbine à vide, sans eau, pour voir ce qu'elle a dans le ventre, pour étudier la partie mécanique", ensuite, il y a des essais sur l'eau "sur des bateaux à moteur qui nous permettent de régler exactement la vitesse comme on le souhaite" et enfin "On est en train de démarrer des essais sur voiliers pour voir en situation réelle le comportement de la machine."
D'autre part, sur les voiliers, deux types de tests vont être réalisés. Le premier consiste à réaliser des tests à la journée "On a trouvé aux États-Unis des ventouses qui nous permettent pour certains types d'arrière de bateaux d'installer temporairement notre machine sans faire des trous." Grâce à ce système, les développeurs de l'hydrogénérateur peuvent multiplier rapidement les essais sur bateau "Nous arrivons avec notre matériel pour une journée passée en mer avec les navigateurs, et nous validons le comportement de la machine."
Enfin, l'hydrogénérateur doit être réellement installé et nécessite une utilisation sur plusieurs mois. "On ne peut pas demander aux gens d'installer temporairement la machine pour la tester et de nous la rendre. Donc on va plutôt partir sur une commercialisation avec des conditions de vente particulières avec une réduction sur le prix et un laps de temps pour changer d'avis." Le choix des clients sera effectué par l'entreprise qui veut s'assurer d'avoir des vrais navigateurs pour que le produit puisse être testé régulièrement.
Une installation simple à mettre en œuvre
"On a beaucoup travaillé aussi sur la partie haute pour avoir un produit performant et sympa, simple à installer et facile à utiliser" explique Jean-Dominique. Sur l'hydrogénerateur de Save Marine, il n'y a pas de safran comme sur d'autres modèles concurrents. "La caractéristique d'un safran c'est qu'en cas de problème, les aiguillots de safran qui sont le long de la coque viennent percuter le tableau arrière lorsque le bateau recule." Le système de Save Marine est composé d'un bras articulé qui pivote "le pivot est beaucoup plus reculé donc quand le bateau recule, notre bras profilé pivote et ne touche pas l'arrière du bateau." L'autre avantage de ce système est que la turbine est reculée par rapport à l'axe du bateau "Comme à l'avant de la turbine il y a le safran, on recule suffisamment pour qu'à la vitesse où les aimants travaillent, la turbine soit suffisamment éloignée du safran pour que les perturbations induites par le safran dans l'eau soient résorbées au moment où l'eau rentre dans la turbine. Si vous collez la turbine juste derrière le safran, à chaque fois que vous bougez le safran, ça va amener de l'eau perturbée dans la turbine. Il suffit d'avoir 50 cm d'écart pour l'écoulement de l'eau redevienne laminaire."
Pour l'installer sur le bateau, rien de plus simple. Il suffit de fixer une platine. Tout le reste s'enlève et se replace d'un seul clic. L'hydrogénérateur doit pouvoir s'adapter aux besoins des navigateurs et correspondre à leurs conditions de navigation. Il peut être utilisé par des gens qui partent sur de longues croisières ou faire le tour du monde où encore par des navigateurs qui partent en mer pour des durées plus réduites, de 3 à 4 jours et qui se servent de leur plage arrière. "Il ne faut pas qu'il y ai quelque chose en plein milieu qui les encombre."
Une commercialisation prochaine
"Pour le moment on est dans la phase 2 de la mise au point, l'objectif dans les 6 mois c'est d'être dans un processus de commercialisation classique." Le produit sera commercialisé dans un premier temps en vente directe "pour bien comprendre comment fonctionne le marché, pour être en contact direct avec le client et pour assurer un service qu'on maîtrise de A à Z". Les chantiers de réparation de bateaux sont également à l'étude pour être associés au projet.
Cet hydrogénérateur sera commercialisé en avant-première au Nautic de Paris avec des conditions particulières. Le prix de vente sera de 3 990 €